Rafle de migrants: En France, on est obligé de faire le buzz pour être entendu

Jean-Claude Lenoir, président d'une association d’aide aux migrants, était l'invité d'Eric Brunet - rmc
Une polémique au coeur de la polémique. Dimanche, sur BFMTV, Julien Dray a confié craindre des "rafles" dans les centres d'accueil en plein débat autour de la nouvelle loi asile et immigration. Un mot employé "délibérément" a aussitôt expliqué le conseiller régional PS d'Ile-de-France : "Je sais ce que ça veut dire quand on va donner la possibilité aux service de descendre dans les centres de migrants. Aussi dur que le mot soit, ça apparaîtra comme cela".
Sur RMC, Jean-Claude Lenoir, président d'une association d’aide aux migrants à Calais a expliqué comprendre ce que voulait dire Julien Dray. Invité de Radio Brunet, il explique: "Malheureusement, en France, on est obligé de faire le "buzz", d'employer des mots provocateurs pour être entendu. Il faut sanctuariser les centres d'accueil. Il ne faut absolument pas qu'il y ait des descentes de police dans les centres. Sinon, ce qu'il se passe à Calais: les gens n'osent pas aller dans les centres et, donc, ne vont pas chercher l'information".
"La majorité comprendra que la solution ne sera pas en France"
Et de préciser au micro RMC d'Eric Brunet:
"Ils ne peuvent pas continuer leur chemin et choisir éventuellement la demande d'asile. Par contre, moi, je pense que dès leur arrivée en Europe, il faut que les gens aient une carte de séjour. Peut-être d'un mois, deux mois, de six semaines... pour qu'ils soient identifiés au niveau européen, avec la possibilité d'aller dans deux ou trois pays. Il faut que les gens soient identifiés, mais il faut surtout préserver la sanctuarisation des lieux d'hébergement d'urgence, les centres d'accueil pour que la quasi-totalité des personnes puissent y aller et entendre l'information. Parce que la majorité, ils comprendront que la solution ne sera pas en France. Il n'y a pas de travail en France"