Télétravail: "On ne doit pas tomber dans la surexploitation digitale"
Avec trois mois de retard sur le calendrier prévu par la loi El-Khomri, syndicats et patronats parlent télétravail depuis mardi pour actualiser la règlementation dans le domaine, vieille de plus de 15 ans. Les Français sont en queue de peloton européen pour le développement du travail à distance. Dans les pays anglo-saxons et scandinaves, on compte entre 20 et 35% en moyenne de télétravailleurs, pour seulement 16% en France, soit 2 millions de salariés qui travaillent à distance.
Il faut développer le télétravail. C'est l'avis de Pascal Perri, ce jeudi, qui n'y voit que des avantages. Et c'est vrai qu'à y regarder de plus près: les entreprises qui ont instauré le travail à distance enregistrent jusqu'à 20% d'absentéisme en moins et réalisent jusqu'à 30 % d'économies sur les charges de structures (moins de bureaux par exemple) ; La productivité des télétravailleurs serait de 22% supérieurs à celle des autres salariés en entreprises. Le seul danger pointé du doigt, c'est l'isolement que peuvent ressentir certains télétravailleurs.
"27% des cadres travaillent pendant leurs vacances"
Benjamin Amar, responsable de la politique revendicative (sic) de la CGT Val-de-Marne, s'il n'est pas opposé au télétravail, se dit toutefois "vigilant". "Sous prétexte de la révolution numérique il est hors de question de mettre en place une surexploitation digitale, prévient-il dans Radio Brunet. Il y a 27% des cadres qui travaillent pendant leurs vacances et ça, ça me pose problème. S'il n'y a pas de cadre précis, vous allez avoir des salariés qui vont être sollicités le week-end, dans les transports et pendant leur vie de famille.
"L'un des autres problèmes du télétravailleur, c'est aussi l'individualisation du travailleur: or c'est important d'avoir du lien social dans l'entreprise. Et on se rend compte que quand on n'est pas présent dans l'entreprise, pour les promotions et les augmentations c'est beaucoup plus compliqué".