68 euros pour un jet de mégot: "C'est pourtant si simple de mettre un détritus à la poubelle "

La chasse aux mégots est ouverte. A partir de ce jeudi 1er octobre, à Paris, jeter votre mégot de cigarette (mais aussi un chewing-gum, un emballage plastique…) sur la chaussée va vous coûter cher. En effet, alors que chaque année les services de la ville ramassent 350 tonnes de mégots, la municipalité a décidé de verbaliser plus fortement les fumeurs indélicats: l'amende passe de 35 à 68 euros. Car au milieu des décors de carte postale qu'offre la capitale, les nombreux mégots qui jonchent le sol passent mal aux yeux des touristes.
"On ne veut pas voir ça"
Rencontrée aux abords de la Tour Eiffel, Lizia, venue tout droit du Portugal, se dit très surprise par le manque de propreté des artères parisiennes. "Ils s'en fichent complètement, s'indigne-t-elle. Au Portugal ce n'est pas comme ça. On n'aime pas voir des détritus par terre. Ils savent bien qu'ils ne devraient pas les jeter. Que ce soit chez nous, où à l'étranger, on ne veut pas voir ça".
Lizia ramasse donc un papier et va le mettre à la poubelle. Roger, venu de Macon pour une semaine, a le même réflexe. "Je pense qu'il y a des efforts à faire sur les usagers. Moi, ma ville est très propre, très entretenue, souligne-t-il. C'est une question, je pense, d'éducation. C'est pourtant si simple de prendre un détritus et de le mettre à la poubelle, d'autant plus qu'il y en a partout".
"Respectez votre ville"
Changer les comportements, en tapant dans le porte-monnaie, Mao Peninou, adjoint au maire en charge de la propreté, espère que cela aura un effet dissuasif. "Nous avons gagné, il y a quinzaine d'années, le combat contre les crottes de chien. C'est aujourd’hui le même type de bagarre que nous voulons gagner sur le mégot, explique-t-il. Quand ils se retrouvent dans les égouts, ils polluent l'eau et cette pollution st très difficile à traiter dans nos usines de retraitement".
Et d'ajouter: "Le message pour les fumeurs, c'est 'faites ce que vous voulez, cela vous concerne. Mais en ce qui concerne le collectif, respectez votre ville'". A noter qu'une centaine d'agents municipaux va être déployée pour surveiller les rues de Paris. Avec trois zones en particulier: devant les bars, en bas des bureaux et à la sortie des universités.