70% des Français estiment que la protection de leur vie privée s’est dégradée

- - AFP
Un sondage commandé par l'Ordre des avocats de Paris et réalisé par l'institut CSA montre que les Français sont très majoritairement hostiles à l'utilisation de nombreuses mesures prévues par la loi Renseignement, y compris dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Concrètement, 70% des Français estiment que la protection de leur vie privée s’est dégradée et plus particulièrement sur la protection des données personnelles sur internet (67%) ou concernant la liberté d’expression (60%). De plus, signe du fort degré d’attachement des Français à ces libertés, une majorité refuserait d’y renoncer en échange de davantage de sécurité.
Toujours selon cette enquête, les différents moyens de surveillance mis en place par la loi sur le renseignement sont très majoritairement considérés comme des atteintes à la vie privée que ce soit le suivi des conversations à domicile via la pose de micros (95% considèrent ce moyen de surveillance comme une atteinte à la vie privée), le suivi des conversations sur téléphone/SMS (91%) ou encore sur internet (89%).
66% des Français craignent une utilisation politique de leurs données
De manière générale, les Français ne semblent pas favorables à une surveillance d’internet : les autres moyens de surveillance sur internet comme la conservation des données personnelles (83%), la surveillance des identifiants de connexion et le parcours de navigation sur internet (83%) ou encore la surveillance des comptes sur les réseaux sociaux (77%) sont également très majoritairement considérés comme une atteinte à la vie privée.
Ce sondage montre aussi que 77% des Français déclarent "avoir entendu parler" de la loi sur le renseignement mais seuls 14% des connaissent précisément les domaines d’action concernés par la loi. A noter aussi que 66% des Français craignent une utilisation politique de leurs données personnelles dans le cadre de la loi sur le renseignement.
Les Français veulent échapper aux moyens de surveillance
Pour éviter une telle utilisation, une majorité de Français souhaitent que la mise en œuvre de la plupart des dispositifs de surveillance introduits par la loi soient soumis à l’autorisation des députés et des sénateurs et non seulement à celle du Premier ministre comme c’est actuellement le cas. Il en va ainsi de la pose de micros (71%), de la surveillance des conversations téléphonique et SMS (68%), de la surveillance des échanges personnels sur internet (67%), de la conservation des données personnelles sur internet (67%), de la pose de balises de localisation dans le véhicule (67%), de la surveillance des identifiants de connexion et du parcours de navigation sur internet (64%), de la surveillance des comptes sur les réseaux sociaux (63%) ou encore de la géolocalisation (58%).
Enfin cette enquête révèle qu'une part non négligeable de Français font part de leur intention d’adopter des stratégies de contournement pour échapper aux moyens de surveillance introduits par la loi sur le renseignement. Environ quatre Français sur dix seraient ainsi susceptibles de changer leurs pratiques lorsqu’ils utilisent leur téléphone ou envoient des SMS (46%), lorsqu’ils communiquent sur internet (Skype, mails, moteurs de recherche: 46%) ou via des réseaux sociaux (43%), lorsqu’ils utilisent des applications mobiles (43%) ou lors de conversations dans des lieux publics (40%).