RMC

Absentéisme des députés: "L'opinion publique ne comprend pas la façon dont on travaille", plaide Raimbourg

Plus des trois quarts des députés étaient absents de l’hémicycle lors de l'adoption, lundi, du premier article, qui inscrit le régime de l’état d’urgence dans la loi fondamentale. Le président de la commission des lois de l'Assemblée nationale est revenu sur la polémique, ce mercredi, sur RMC.

"Ce n'est pas de la langue de bois, c'est notre façon de travailler". Ce chiffre a choqué: lors de l'adoption lundi du premier article du projet de loi de révision constitutionnelle, qui inscrit le régime de l’état d’urgence dans la loi fondamentale, 76 % des députés étaient absents de l’hémicycle. "L'opinion publique ne comprend pas la façon dont on travaille", s'est justifié Dominique Raimbourg, le président de la commission des lois de l'Assemblée nationale, sur RMC ce mercredi.

"Il y a avait 130 députés environ sur 577 le premier soir. Je trouve, paradoxalement, que c'est trop", poursuit le député socialiste de Loire Atlantique. "Les premiers temps d'un texte, on travaille à 40, 50. Là, c'était un texte important, donc il a mobilisé. Et c'était un soir où il y avait beaucoup de monde. Mais c'est déjà difficile de travailler à 140".

"On travaille en petit comité"

"On a un tort, c'est d'insister sur la mobilisation", poursuit Dominique Raimbourg. "Notre façon de travailler, c'est qu'à un moment donné, on travaille en petit comité. Il y a un moment du petit comité, il y a un moment du vote solennel".

Il n’est certes pas rare que quelques dizaines de députés seulement soient effectivement présents pour débattre des articles de loi et les voter, en particulier lorsque cela se passe tard le soir. En revanche, les élus sont toujours pratiquement tous là pour les "votes solennels" de l’ensemble des textes, qui sont les plus importants pour l’adoption finale d’une loi, même si tout a déjà été adopté dans le détail.

"Le vote [solennel], c'est cet après-midi. Avant, ce sont des votes intermédiaires qui mobilisent suffisamment de députés pour être majoritaires", insiste Dominique Raimbourg. Tous assurent, enfin, qu’ils seront présents en nombre.

C. P.