Accord entre Areva et EDF: "On se demande si on aura toujours un job demain"

EDF et Areva se rapprochent. - AFP
Après des mois de négociations, un accord a enfin été trouvé. Ce jeudi, EDF et Areva ont signé un "protocole d'accord" qui prévoit notamment "un contrôle majoritaire d'Areva NP par EDF", a annoncé l'électricien, précisant qu'il envisageait in fine une participation "de 51% à 75%" dans cette branche réacteurs d'Areva. Mais difficile de s'y retrouver pour Christophe. Ce spécialiste de la protection des installations nucléaires entend parler de l'accord Areva-EDF, depuis des mois. Mais il ignore quel sera son avenir.
"Sur le terrain, cela nous pèse. On se demande si on aura toujours un job demain, avoue-t-il sur RMC. On ne sait pas combien on va être dans le nouvel Areva, combien vont passer chez EDF. On ne sait pas jusqu'où ils veulent aller." Et d'ajouter: "A La Hague, par exemple, cela fait des années que l'on travaille avec de moins en moins de personnels alors que les bâtiments à surveiller et à protéger sont encore là. On travaille donc de moins bonnes conditions et on est donc plus stressés".
"On n'a aucune garantie de la part de l'Etat"
L'avenir des 20 000 salariés du groupe n'est pas scellé. Areva croule sous les dettes. Alors pour maintenir les emplois du nucléaire, et protéger l'indépendance énergétique du pays, José Montes, syndicaliste sur le site de Cadarache, dans les Bouches du Rhône, en appelle à l'Etat. "Il faut trouver entre 6 et 8 milliards d'euros, des chiffres colossaux", confie-t-il avant de marteler: "Il faut absolument que l'Etat joue enfin son rôle d'actionnaire principal c'est-à-dire qu'il mette de l'argent comme les patrons de PSA ont mis de l'argent dans PSA". En effet, il estime qu'il y a "beaucoup trop d'emplois en jeu: rien que le site de Pierrelatte emploie par exemple 3 000 personnes."
Emmanuel Joly, représentant CGT Areva et radioprotectionniste sur le site de Marcoule (Drôme), considère, lui aussi, que cet accord est dangereux pour l'emploi. "On n'a aucune garantie de la part de l'Etat. Même les deux entreprises se sont entendues pour se concerter au mois de novembre donc en fait on repart pour quatre-cinq mois de flou, s'emporte-t-il. Aujourd'hui, aucun salarié ne peut se dire 'Je suis sauvé, tout va bien dans le meilleur des mondes'". C'est pourquoi, les salariés ont prévu de manifester à la rentrée avant que l'accord entre Areva et EDF ne soit officiellement signé.