Affaire Troadec: "Je suis toujours choquée, contrariée", confie la mère du meurtrier présumé

La mère du meurtrier présumé, Hubert Caouissin a accepté de se confier à RMC. Elle explique que deux ans après, elle ne comprend toujours pas ce qui a motivé son fils à agir de la sorte.

Dans la nuit du 16 février 2017 dans une maison d'Orvault, près de Nantes, Brigitte, Pascal Troadec et leurs deux enfants, Charlotte et Sébastien, sont massacrés chez eux par Hubert Caouissin, le beau-frère et meurtrier présumé.

Le lendemain du quadruple meurtre, il transporte les corps jusqu'à Pont-de-Buis, dans le Finistère. Dans cette "ferme de l'horreur", il va démembrer, puis enterrer une partie des corps, brûler les restes, jusqu'à les faire disparaître complètement.

Le meurtrier présumé était passé aux aveux trois semaines après. Il avait évoqué une sombre histoire de trésor, dont l’existence n’a jamais été prouvée. Ce matin Hubert Caouissin, qui est incarcéré à Nantes, va se rendre avec juges et avocats dans la ferme du Finistère où il aurait fait disparaître les corps. 

Procès prévu en 2020

Que s'est-il passé dans la tête d'Hubert Caouissin? Était-il malade? Quelle relation avait-il exactement avec la famille Troadec? Quand elle évoque son fils Marie-Françoise s'agite beaucoup et sa peine semble immense. "Je suis toujours choquée, contrariée. Je suis choquée parce que ce n’est pas du tout son genre, il n’aurait jamais dû faire ça", affirme-t-elle. Elle raconte ce qui s'est passé selon elle.

"Il était entré dans la maison parce qu’il voulait trouver certains papiers qui auraient pu prouver l’existence de l’or parce qu’il ne voulait pas qu’on se moque de lui lorsqu’il irait poser une main courante. Malheureusement, il a fait du bruit ce qui a fait descendre Pascal avec un pied-de-biche. Si la clef avait été sur la porte, Hubert aurait pu s’échapper et rien ne serait arrivé. Il était coincé, il était comme un rat dans une souricière. La veille, j’avais passé l’après-midi avec eux, tout était normal", se souvient-elle.

Pour se consoler, elle écrit tout le temps sur des feuilles volantes et tous les 3 mois, elle fait le trajet, près de 4 heures de route, jusqu'au parloir pour voir son fils.

"Jamais on ne parle de l’affaire parce que ce n’est pas la peine de le torturer avec quelque chose qu’il n’a jamais voulu faire. Je crois qu’il est toujours dans un déni", explique-t-elle.

Jalousie

Selon elle, son fils a commencé à sombrer en 2009. À l'époque Hubert devient papa d'un petit garçon mais sa compagne Lydie Troadec apprend qu'elle a un cancer. "Lors de la première opération, on n’a pas enlevé assez. La deuxième, ça s’est infecté, donc il a fallu recommencer. Mais ce n’est pas seulement ça. C’était au boulot, il ne supportait plus le bruit. Tout était contre lui", explique-t-elle.

Marie-Françoise croit à l'existence de l'or qui aurait divisé la famille, mais selon elle ce n'était pas son fils qui était jaloux, mais Pascal et Brigitte Troadec. "Hubert n’a pas été bien reçu parce qu’ils ont été jaloux de sa voiture. Parce qu’il avait une BMW d’occasion. Ils ont été jaloux dès le premier jour", affirme la mère du meurtrier présumé. Le procès d’Hubert Caouissin est prévu pour 2020.

Anaïs Denet avec Guillaume Descours