Air France: "Ils exploitent au maximum cette histoire de chemise déchirée"

- - AFP
"Ils en font trop", lâche Eric Faliu, du SNPNC sur RMC. "Ils", c'est la direction d'Air France. Dans une double page du Parisien, Xavier Broseta, DRH de la compagnie aérienne, est revenu sur son agression lors du comité central d'entreprise. Les images de ce responsable, la chemise en lambeaux, tentant de fuir par-dessus une grille ont fait le tour du monde.
Pour Eric Faliu, c'est clair: "On voudrait que cesse cette exploitation par la direction d'Air France de cette histoire de chemise déchirée. Ils l'exploitent au maximum. M. Broseta, je lui rappelle que tous les mois, il y a des hôtesses et des stewards qui se font agresser dans des avions par des gens alcoolisés ou drogués et jamais Air France ne porte plainte. Maintenant ça commence à suffire de se victimiser comme ça".
Trois contrats de travail
Toujours dans Le Parisien, Xavier Broseta en profite pour officialiser de nouvelles propositions pour trouver un accord avec les pilotes. Il propose l'instauration de trois contrats de travail différents. Dans le premier type de contrat, le pilote accepte les gains de productivité demandés et sa rémunération est préservée.
Dans le deuxième, il travaille plus que les 100 heures par an demandées et voit son salaire augmenter. Dans le troisième, il peut refuser les efforts de productivité demandés mais son salaire est alors ajusté à la baisse, explique Xavier Broseta.
"Ce ne sont pas des pratiques de négociation"
Encore une fois, inacceptable pour Eric Saliu: "On trouve qu'utiliser ça pour faire passer le projet initial qui est de faire baisser le pouvoir d'achat des salariés, c'est quelque chose de grossier. On apprend que les pilotes ont eu cette proposition sur la table, nous n'avons pas été mis au courant. On apprend par voie de presse que ce projet pourrait être étendu au personnel navigant commercial, ce ne sont pas des pratiques de négociation".
Le syndicat de pilotes SNPL Air France a aussi "regretté" lundi la communication "par voie de presse" de la direction. "Nous regrettons qu'encore une fois, l'obsession de la sortie médiatique prenne le pas sur la mise en place d'un dialogue social apaisé et constructif", a déclaré Emmanuel Mistrali, porte-parole du premier syndicat de pilotes (65% des voix).