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Alcool au volant: "Si on est apte à conduire, on conduira sinon on dormira sur le parking"

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- - AFP

REPORTAGE - En 2014, en France, 3.384 personnes sont mortes dans des accidents de la circulation dont 582 jeunes adultes âgés entre 18 et 24 ans. Et en grande majorité l'alcool est la cause de ces accidents. Pourtant, comme a pu le constater RMC à la sortie d'une discothèque de Seine-et-Marne, les jeunes n'en ont pas toujours conscience.

"Les 18-24 ans représentent un quart des tués sur la route alors que statistiquement ils ne représentent que 13% de la population". Ce constat alarmant est dressé par Emmanuel Renard, directeur de l'éducation et de la formation pour l'association de Prévention routière. Ainsi, en France, les jeunes risquent deux fois plus leur vie sur la route que n'importe quelle autre catégorie de la population. L'an dernier, 3.384 personnes sont mortes dans des accidents de la circulation dont 582 jeunes adultes âgés entre 18 et 24 ans.

"Quand on arrive sur le parking on boit beaucoup"

"L'accident caractéristique est celui de retour de soirée avec des problèmes d'alcool, assure Emmanuel Renard. Ce sont des voitures dans lesquelles il y a beaucoup de passagers et c'est un problème lié essentiellement à la consommation d'alcool, éventuellement de cannabis et aussi à l'inexpérience car on vient d'avoir son permis et on a donc encore peu d'expérience de la conduite".

Si l'alcool au volant reste l'un des principaux facteurs des accidents de la route des jeunes, ceux-ci n'en ont pas toujours conscience comme a pu le constater RMC à la sortie d'une discothèque de Seine-et-Marne. "On part tranquillement, à jeun, et quand on arrive sur le parking on boit beaucoup d'alcool. Cela évite d'avoir un accident à l'aller", explique Tony, qui vient de faire 40 kilomètres avec ses amis. Et sur le parking, les trois copains vont boire une bouteille de whisky en quelques minutes seulement. "C'est l'apéritif", estiment-ils.

"C'est sûr qu'on va tous boire"

Au retour, c'est Orsoun qui va prendre le volant. "Il peut boire un verre et arrêter au milieu de la soirée. Mais c'est sûr qu'on va tous boire un verre pour marquer le coup. Mais il y en a toujours un qui se limite", assure Tony. Pourtant, à peine entrés dans la discothèque, les trois copains commandent une autre bouteille de whisky. D'autres suivront et Orsoun désigné capitaine de soirée va finalement boire autant d'alcool que les autres. Alors compte-t-il toutefois prendre la route? "Là on en est à la deuxième bouteille et on va attaquer la troisième. Mais on sait ce qu'on dit, on sait ce qu'on fait. Si on est apte à conduire, on conduira sinon on dormira sur le parking. Personne ne décidera pour nous. On décidera par nous-même", répond-il.

De son côté, Stéphane Cholet, le patron de la discothèque, assure essayer de rester le plus vigilant possible au moment des départs. "Tous ceux pour qui on a un doute, on les fait souffler dans notre éthylotest électronique pour s'assurer qu'ils rentrent bien chez eux. Quand ils sont positifs, on les garde dans l'établissement. On leurs offre des cafés et dès qu'ils ne sont plus positifs, on les laisse partir".

M.R avec Marion Dubreuil