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Alertes à la bombe dans des lycées parisiens: "Cela ne peut pas être une blague…"

Le lycée Louis-le-Grand est visé par des alertes à la bombe

Le lycée Louis-le-Grand est visé par des alertes à la bombe - AFP

REPORTAGE - Les élèves de trois lycées parisiens ont été mis à l'abri lundi matin, à la suite de menaces, pour la troisième fois en une semaine dans des établissements de la capitale. Il s'agissait, cette fois, des établissements Condorcet, Henri IV et Louis-le-Grand. Mais malgré les alertes, les cours ont eu lieu presque normalement.

Troisième salve de menaces à la bombe en moins d'une semaine ce lundi matin dans trois lycées parisiens... Les établissements Condorcet, Henri IV et Louis-Le-Grand ont reçu une fois de plus des appels anonymes dans la matinée avec ce message glaçant: "Il y a une bombe dans un sac à dos. Vous allez tous mourir". Mais, contrairement à mardi et jeudi dernier, les élèves n'ont pas été regroupés dans la cour de leurs établissements. Ils sont restés en classe et les cours se sont poursuivis normalement.

Toutefois, depuis les alertes, Thomas, 17 ans, en première à Louis-Le-Grand ne s'attarde pas à la sortie des cours. "Personne ne doit rester devant l'établissement. On doit circuler", explique-t-il. "On a l'impression d'être exposés au danger. Ma mère n'est pas rassurée du tout", s'inquiète Bruna, élève en classe de seconde. Et son amie Iris d'ajouter: "Quand ils ont attaqué le 13 novembre, ils ont attaqué la jeunesse. Il n'y a pas meilleur moyen de faire peur".

"Nous sommes tous inquiets"

A 400 mètres de là, des policiers patrouillent devant le lycée Henri IV. Stanislas, 16 ans, espère que la scène ne va pas devenir banale: "La plus grande crainte, c'est que cela devienne normal. Que l'on ne soit pas prêt au bon moment puisqu'on pense que c'est normal. Je pense que c'est ça le plus inquiétant". Martine Luccesi, professeur de philosophie, trouve, elle aussi, l'incertitude très pesante: "Cela ne peut pas être une blague donc nous pensons tous à la même chose…"

"Nous sommes tenus de faire cours sans aucune explication et les élèves sont aussi tenus d'être présents, poursuit-elle. Mais en l'absence d'explications, nous sommes tous inquiets." A noter que pour rassurer élèves et enseignants, les contrôles ont été renforcés à l'entrée des deux établissements.

Rappel des faits:

Il s'agit de la troisième vague d'appels anonymes ciblant des lycées parisiens depuis la semaine dernière. Et le scénario est à chaque fois le même: des lycées reçoivent un appel anonyme. Il s'agit d'un message pré-enregistré. Une voix masculine et robotisée mentionne la présence d'une bombe dans l'école.

Toutes les fausses alertes proviennent d'un seul et même numéro étranger. Si jusque-là, seul Paris était ciblée, ce lundi, six établissements scolaires de Lyon (les lycées Édouard-Herriot, Ampère, Jean-Perrin et la Cité scolaire internationale ainsi que les collèges Henri-Longchambon et Jean de Verrazane (9e), ndlr) ont fait l'objet de menaces similaires au même moment. Deux de ces établissements ont même été évacués temporairement pour des inspections policières.

Les enquêteurs de la sûreté territoriale lyonnaise et parisienne vont donc travailler ensemble pour tracer les appels. Ils pourraient également collaborer avec les forces de l'ordre outre-manche. Car coïncidence plus troublante encore un scénario similaire s'est produit aux mêmes dates dans plusieurs établissements anglais et écossais.

Maxime Ricard avec Marion Dubreuil