Arabie Saoudite: "La France ne peut pas continuer à fermer les yeux sur ce qui se passe"

Des manifestantes turques devant l'ambassade saoudienne à Ankara. - AFP
Vives tensions au Moyen-Orient après l'exécution en Arabie Saoudite d'un dignitaire chiite saoudien. Des manifestants ont en partie détruit l'ambassade saoudienne à Téhéran.
La mise à mort du cheikh Nimr Baqer al-Nimr, figure de la contestation contre le régime saoudien, a provoqué la colère dans les communautés chiites d'Arabie saoudite, d'Irak, du Liban, de Bahreïn et du Yémen. Le dignitaire chiite de 56 ans a été exécuté samedi avec 46 autres personnes, dont un Tchadien et un Egyptien, condamnées pour "terrorisme".
Cette violence suscite aussi l'inquiétude de l'ONU, des Etats-Unis et de l'Union européenne qui craignent qu'elle n'enflamme davantage les tensions entre chiites et sunnites dans la région.
Pour Frédéric Encel, chercheur spécialiste du Moyen-Orient estime que la situation est "explosive: "Tous les éléments sont posés pour que le royaume saoudien s'effondre à terme. Et la contestation de la minorité chiite brimée depuis toujours aura lieu d'une manière ou d'une autre, et vraisemblablement de façon violente".
Paris appelle à agir contre l'escalade des tensions
La France et l'Allemagne ont vivement regretté cette exécution, Paris appelant les responsables régionaux à agir contre l'escalade des tensions.
Et pour Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International, la France ne doit pas rester indifférente à ces exécutions politiques: "Les alliés de l'Arabie Saoudite tels que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France notamment, ne peuvent pas continuer à fermer les yeux sur ce qui se passe. L'Arabie Saoudite avance que c'est de la lutte anti-terroriste, on sait très bien que nombre d'exécutions et nombre d'arrestations et de condamnations sont une façon de réprimer toute forme de dissidence. Il est indispensable que ces pays alliés exigent de l'Arabie Saoudite qu'elle cesse d'exécuter à tout va ses opposants".