Arnaque à la location au ski: "quand c’est trop beau, généralement, c'est qu'il y a un problème"

Les vacances à la neige approchent, et vous avez trouvé un rabais monumental pour un chalet? Méfiez-vous: les arnaques à la location se multiplient, et vous aurez peut-être la désagréable surprise de vous retrouver sans hébergement lors de votre arrivée sur la station. Alexis Bongard, directeur de l’office du tourisme de La Clusaz, explique à RMC.fr comment éviter de se faire rouler.

"On a un phénomène d’ampleur sur leboncoin, où il y a énormément d’arnaques. Il y en a de plus en plus. On a essayé de prévenir leboncoin, parce qu’on connait nos hébergements, on connaît les prix, on travaille avec des professionnels. Certains clients veulent passer en direct alors qu’il est beaucoup mieux de s’adresser à des pros, comme les centrales de réservation des stations ou les agents immobiliers. Ça garantit un service, une qualité, pas de surprise

Cela fait trois ou quatre ans qu’on est confronté à ça. Au départ c’était cinq cas, ensuite quinze, aujourd’hui c’est vingt à trente, et on n’est pas la seule station concernée. Le premier conseil c’est de passer par les services officiels de la station ou une centrale de réservation, qui peuvent avoir des prix aussi intéressants voire plus intéressants que ce qu’on va trouver individuellement. On propose des packs avec des tarifs qu’on a négocié, et surtout on garantit en qualité. Nous aussi on a des sites internets, mais par contre derrière on assure le service.

"Si vous trouvez 50% moins cher le même chalet, c’est qu’il y a un problème"

Ce qu’il faut vérifier, c’est si on peut appeler quelqu’un un au téléphone avant d’arriver, et surtout avant de réserver. Ne donnez jamais un numéro de carte bancaire, n’envoyez jamais de liquide, ni de chèque à l’étranger. Si c’est domicilié dans un pays qui n’est pas très cohérent par rapport à l’hébergement, là il risque d’y avoir un piège. Et puis vérifiez que le mail ou le téléphone donné vous répond. Enfin, si vous trouvez 50% moins cher le même chalet, c’est qu’il y a un problème.

Ce n’est pas très compliqué, c’est juste du bon sens. Parfois il y a des arnaques qui sont bien faites. Il y a des copies de sites officiels. Mais ce qui ne peut pas être bien fait c’est d’avoir quelqu’un au téléphone. Si c’est une arnaque, vous ne les aurez jamais. Ou alors vous aurez des gens qui n’auront pas un discours professionnel. Il faut les tester.

"Il y a des familles désemparées. C’est un vrai un choc, c’est très dur humainement"

Au niveau de la loi, ce n’est pas à nous de les gérer les familles qui se retrouvent sans rien en arrivant. Maintenant on a le sens de l’accueil. Et des familles qui sont désemparées, bien sûr on essaie de faire le maximum pour elles. Soit c’est une période qui n’est pas saturée et on peut les reloger, mais ils perdent de l’argent quand même, on ne peut pas les rembourser. Soit la période est saturée, ça arrive, et là pour les reloger sur la station c’est plus compliqué. C’est vrai que c’est un choc, c’est très dur humainement. On essaie de les rassurer, mais il y a quand même beaucoup de déception et un peu de détresse.

Il ne faut pas que les gens soient trop naïfs sur ce qui est proposé sur le net et en direct. Quand c’est trop beau, généralement, il y a un problème. On essaie de promouvoir la qualité, on n'est pas une usine à ski. Effectivement, ça se paie peut-être un peu plus cher. Mais aujourd’hui, pas beaucoup plus cher. Pour nous ce qui est important c’est que pour nos clients qui font le sacrifice de se payer des vacances au ski, on veut que ça se passe bien, qu’ils aient le sourire, qu’ils se détendent. Mais si je vous parle, c’est pour prévenir les gens: il faut qu’ils se méfient et qu’ils aient du bon sens."

Propos recueillis par Antoine Maes