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Arrestation de Salah Abdeslam: "Je veux le regarder dans les yeux", dit une victime

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L'arrestation de Salah Abdeslam, le suspect-clé des attentats, est un "soulagement" pour les victimes et les familles de victimes des attentats. Certains témoignaient ce dimanche sur RMC.

"J'ai dit à mon fils: ' C'est bon ils l'ont attrapé, sois soulagé'". Bilal a été blessé le 13 novembre au Stade de France. Ce soir-là, il était en compagnie de son fils de 13 ans: "J'ai vu hier quand Salah Abdeslam a été interpellé que mon fils était content. Il m'a dit: 'papa, enfin la police l'a attrapé'. Cette nuit, il n'a pas fait les cauchemars qu'il faisait d'habitude".

Et Bilal est bien déterminé à suivre le procès: "J'ai décidé de me porter partie civile pour suivre le procès, je ne veux pas qu'on me cache des choses. Je veux assister au procès, le regarder dans les yeux et qu'il me regarde dans les yeux pour qu'il se rende compte des dégâts qu'il a fait, qu'il nous a retiré une partie de notre vie".

"Un espoir d'aller plus loin dans la manifestation de la vérité"

Pour Maureen, rescapée du Bataclan, cette confrontation sera essentielle: "Nous sommes contents qu'il y ait quelqu'un sur le banc des accusés même une seule personne c'est très symbolique. C'est la meilleure façon d'avoir des explications".

Des explications, c'est ce qu'attend aussi Georges Salines, père de Lola, décédée au Bataclan: "Si je devais lui parler je lui demanderai 'pourquoi?' Cette arrestation est un espoir d'aller plus loin dans la manifestation de la vérité. C'est un moment très important, on sait désormais qu'on aura un procès et dans le box des accusés quelqu'un qui porte une responsabilité directe dans les attentats".

"Elles savent que ça va être douloureux"

Selon Carole Damiani, psychologue et directrice de l'association Paris aide aux victimes, cette interpellation est une "étape" pour toutes les victimes et leurs familles. Cela permettra de véritablement comprendre: "C'est trop facile de dire que c'est le jihad, il faut aller plus loin. Les victimes ont envie d'avoir des réponses vraiment à cette question, et c'est celle à laquelle il est le plus à même de répondre".

Et si la tenue du procès apportera selon elle, "un sentiment de justice plus rééquilibré", cela ravivera les traumatismes: "Les choses remontent, même si elles étaient apaisées jusque-là. Mais les victimes disent que c'est un mal nécessaire. Elles savent bien que ça va être douloureux, que ça va les replonger dedans. Mais il faut en passer par là aussi".