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Attentat en Isère: Fontaines-sur-Saône sous le choc après la décapitation d’Hervé Cornara

Hervé Cornara a été assassiné ce vendredi

Hervé Cornara a été assassiné ce vendredi - -- / Les marronniersVoisins d'en haut / AFP

REPORTAGE - L'émotion est très forte à Fontaine-sur-Saône (Rhône) où vivait Hervé Cornara, 54 ans, ce patron d'entreprise décapité par l'auteur présumé de l'attaque contre une usine de gaz industriels ce vendredi à Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Dans le quartier des Maronniers, un ensemble de barres d'immeubles entourés d'espaces verts, on le pleure.

Ce dimanche, Yassin Salhi a avoué avoir assassiné son patron, l'entrepreneur Hervé Cornara, avant de précipiter une camionnette de livraison contre des bonbonnes de gaz dans une usine chimique de Saint-Quentin-Fallavier. Dans le quartier des Marronniers, à Fontaines-sur Saône (Rhône), Hervé Cornara était connu et apprécié de tous. Sa disparition bouleverse et laisse un grand vide.

"C'est inhumain"

Jeanine l'a vu grandir. Elle est choquée, presque paralysée par sa mort et par la photo prise par Yassin Salhi: "Je n'arrive pas à comprendre pourquoi il s'est pris en photo avec la tête d'Hervé. Mais c'est quoi ça ? Franchement, c'est inhumain, déclare-t-elle, entre deux sanglots. J'ai du mal… J'ai vraiment beaucoup de mal…". Hervé était un enfant du quartier et un voisin serviable. Il était le président de l'association des locataires.

"S'il y avait un petit problème, il cherchait toujours à calmer. Il allait parler aux jeunes. C'était son but, témoigne encore Jeanine. Aux Marronniers, il était vraiment super". "C'était le copain de tout le monde, confirme Muriel dans Bourdin Direct. C'est celui qui était là aux événements, celui qui les organisait. Il était très engagé, prenait beaucoup de temps pour le quartier". "Moi je n'ai pas cru à sa mort. Je me suis dit que c'était seulement un bruit qui court… Je l'ai appelé sur son portable en espérant qu'il me réponde… Il ne m'a jamais répondu…, poursuit-elle, attristée. C'est irréalisable. Quand j'en parle, j'en ai des frissons".

"C'était un grand bonhomme"

Maintenir le bureau de poste, réparer les chauffages… il se battait en effet au quotidien pour défendre son quartier. Son ami Fernand était toujours à ses côtés: "Il était sûr de lui, toujours sur le terrain, à participer aux réunions…", assure-t-il avant d'ajouter: "C'était un bon vivant". En dehors du quartier, Hervé Cornara était aussi un patron à succès.

Son fils et son épouse travaillaient avec lui. Il était à la tête de deux sociétés de livraison: ATC et plus récemment Colicom. "Il disait que c'était beaucoup de boulot et espérait pouvoir y arriver, explique Fernand. Il était très rigoureux: il fallait que ses chauffeurs prennent bien soin de leur véhicule. Quand il prenait quelque chose, le dossier il le prenait bien en main, certifie Fernand. C'était un grand bonhomme". C'est pourquoi, à Fontaines-sur-Saône, personne n'arrive à comprendre comment un homme aussi bon a pu être la victime d'un tel acte.

Maxime Ricard avec Marion Dubreuil