Attentats à Bruxelles: "On n'a pas le sentiment que cette bataille soit bien comprise et maitrisée"

Aussitôt après les attentats de Bruxelles, qui ont fait plusieurs morts ce mardi à l'aéroport de Zaventem et dans la station de métro de Maelbeek, le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé le renforcement des mesures de sécurité en France. Ces attentats interviennent quatre jours après l'arrestation de Salah Abdeslam, logisticien présumé des attentats de novembre à Paris, et la découverte, ces derniers jours de nouveaux suspects, comme Najim Laachraoui, soupçonné d'être l'artificier des attentats de Paris. Ce qui s'est passé ce mardi dans la capitale belge illustre, selon le colonel Pierre Servent, expert en questions militaires, "la capacité de rebond des cellules terroristes".
Mais cela illustre également, selon le criminologue Xavier Raufer, la faiblesse de nos services de sécurité face à ce terrorisme jihadiste. "On n'a pas le sentiment que cette bataille est bien comprise et maitrisée, déclare-t-il sur RMC. Tout ce que la police nous dit systématiquement depuis Charlie Hebdo est strictement rétrospectif. Expliquer pourquoi les terroristes ont fait ceci ou cela une fois qu'il y a 130 morts, ce n'est pas pour ça qu'on les paie. On paie la police et le renseignement pour éviter les attentats. Ce matin encore en Belgique, rien n'a été évité".
"On paie la police et le renseignement pour éviter les attentats"
"On ne peut pas mettre un policier derrière chaque personne. Il faut donc repérer les individus dangereux et les mettre sous surveillance. Manifestement, c'est ce qu'on n'arrive pas à faire ni en France ni en Belgique parce que les attentats les plus graves sont commis sans que nul n'y puisse rien". Selon les informations d'RMC, 8.881 hommes et femmes ont toutefois été signalés comme potentiellement radicalisés par leur entourage. Le nombre de signalements augmente donc. Une preuve que la prévention mise en place par le gouvernement progresse pour le préfet Pierre N'Gahane, secrétaire général du Comité interministériel pour la prévention de la délinquance. "Il y a deux ans, on ne savait même pas de quoi il s'agissait, rappelle-t-il. A l'époque, des familles réclamaient la responsabilité de l'Etat par rapport à leur enfant parti et pour lequel ils estimaient que l'on n'avait rien fait".