Attentats de Copenhague: "Ma vie ne vaut pas plus que celle des enfants de Gaza"

L'émotion est vive au Danemark après les attentats de ce week-end - AFP
Après la double fusillade samedi et dimanche qui a fait deux morts et cinq blessés, les Danois se sont rendus massivement dans la rue ce lundi soir. Quelque 30.000 personnes ont en effet rendu hommage à Copenhague aux victimes des attaques ayant visé la communauté juive et un lieu symbolique de la liberté d'expression. Une manière comme une autre pour ces habitants de dire "non" aux violences après les fusillades mortelles d'une homme identifié par les médias locaux comme Omar El-Hussein.
Ce Danois d'origine palestinienne est né, a grandi et s'est fait abattre à Nørrebro, un quartier populaire en périphérie de la capitale du pays. RMC s'est rendue dans cette banlieue à la rencontre de ceux qui ont côtoyé le terroriste présumé. À l'angle de la rue où il s'est fait abattre, au sol il reste encore une trace de sang, celui d'Omar El Hussein. Tout autour, quelques anonymes sont venus déposer des fleurs. Un dépôt de gerbes contesté par certains: "Il ne mérite aucune fleur", certifie ce passant.
"Je veux rejoindre l'Etat islamique"
Non loin de là se trouve Salim. Ce jeune homme connaissait bien El Hussein. Ils ont le même âge et ont grandi ensemble dans cette rue aux immeubles en brique rouge. Il assure que "c'était un garçon calme mais il protégeait sa religion. Peut-être qu'il pensait que ce qu'il faisait était juste, mais non. Et ça a donné une très mauvais image de l'islam". A noter que depuis sa sortie de prison, il y a deux semaines, le voisinage avait remarqué qu'Omar El Hussein s'était radicalisé.
A ses amis il confiait "vouloir mourir en martyr" : "Ma vie ne vaut pas plus que celle des enfants de Gaza". Mais le cas d'El Hussein n'est pas isolé dans ce quartier populaire. De plus en plus de jeunes semblent en effet se radicaliser. Pour preuve, au moment du reportage, un homme s'approche de la tâche de sang. Il affirme qu'il connaissait bien le terroriste puis jette un coup de pied rageur dans le mur d'à côté avant d'invectiver les passants : "Je ne veux plus vivre ici maintenant, je veux rejoindre l'Etat islamique".