Bébé prématuré: un couple veut stopper "l'acharnement thérapeutique"

S’il est difficile de prévoir les séquelles que le petit garçon de moins de 900 grammes gardera de cette naissance très prématurée, son état est très préoccupant (image d'illustration). - Philippe Huguen / AFP
Titouan est né le 31 août dernier à Saintes, en Charente-Maritime. Prévu à l’origine pour mi-décembre, il a été transféré en néonatologie au CHU de Poitiers, dans la Vienne, rapporte La Nouvelle République.
S’il est difficile de prévoir les séquelles que le petit garçon de moins de 900 grammes gardera de cette naissance très prématurée, son état reste extrêmement préoccupant, et ses parents demandent l’arrêt de tous les soins : "Mon bébé est maintenu en vie par un respirateur, des apports nutritifs et sanguins, il a souffert d’une hémorragie cérébrale sévère de grade IV – le plus élevé en terme de séquelles cérébrales – dans un lobe et de grade II dans l’autre lobe", explique la maman.
"On ne veut pas de cette vie-là pour notre fils"
"On a pris cette décision depuis plus d’une semaine, qu’on ne veut pas de cette vie-là pour notre fils. On ne nous assurera jamais qu’il va vivre par la suite. Il a de graves séquelles et on le maintient en vie. On l’a vu pleurer, il s’agite, et on nous dit "ne vous en faites pas, il ne souffre pas, on le sédate". C’est très difficile d’espérer un arrêt de soins pour son fils, mais qui veut une vie de handicap pour son fils ? Je veux bien qu’il y ait des amis qui le souhaitent, mais nous, on ne le souhaite pas", livre-t-elle, en larmes, sur France Info.
"Certains enfants s'en sortent très bien"
Contactée par RMC, Charlotte Bouvard, présidente de l’asso SOS Préma, a livré son éclairage ce mardi à Jean-Jacques Bourdin : "C'est le lot de la prématurité, la question de la vie ou de la mort qui se pose souvent. Il faut remettre les choses en contexte : ce sont des parents qui sont en grande souffrance, j’ai beaucoup de respect et d’empathie pour eux. Maintenant, on a une bonne médecine en France, des commissions d’éthiques, les médecins ne jouent pas aux apprentis sorciers, ils sont encadrés par la loi Leonetti."
Concernant les éventuelles séquelles dont pourrait être victime Titouan, Charlotte Bouvard explique : "Le problème, c'est qu’on ne sait pas. En France, à partir de 24 semaines, on fait une réanimation d’attente, puis des examens, là on est dans l’attente. Selon la loi Leonetti, il y a une concertation d’équipe où l’avis des parents est recueilli. Ce n’est pas une décision qu’on prend comme ça. Il y a des enfants qui s’en sortent très bien" poursuit-elle.
La direction du CHU de Poitiers ne souhaite pas réagir. L’équipe médicale a émis un avis collégial de maintien en vie de l’enfant en sollicitant le groupe éthique de réanimateurs de l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine). Ce second avis devrait être communiqué aux jeunes parents ce mardi.