Béziers: Robert Ménard débaptise la "rue du 19 mars 1962"

Le maire de Béziers, affilié au FN, s’est attaqué à la rue qui commémore la date du cessez-le-feu qui mit fin à la guerre d’Algérie. Ce samedi, Robert Ménard l’a rebaptisée "rue du commandant Hélie Denoix de Saint Marc", ancien résistant et partisan de l'Algérie française, l'un des putschistes de 1961 qui avaient tenté de renverser la République française.

Encore une polémique lancée par le maire de Béziers Robert Ménard. Le maire, élu l'an dernier avec le soutien du Front national, a débaptisé une rue de sa ville, hier après-midi... et pas n'importe laquelle!

La "rue du 19 mars 1962", date du cessez-le-feu qui mit fin à la guerre d'Algérie, est devenue la "rue du commandant Hélie Denoix de Saint Marc", ancien résistant et partisan de l'Algérie française, l'un des putschistes de 1961 qui avaient tenté de renverser la République française.

Le tribunal administratif saisi

La décision avait été validée par le conseil municipal du 11 décembre dernier. Mais elle provoque de vives protestations. Le tribunal administratif a été saisi par le Parti communiste pour abus de pouvoir sur ce changement de nom. Le PC estime que Robert Ménard veut "réhabiliter le colonialisme et raviver les haines enfouies de la guerre d’indépendance de l’Algérie".

"La nostalgie, et notamment la nostalgie de l'Algérie française, n'apportera rien de bon. Aujourd'hui, on a besoin de regarder l'avenir avec de l'optimisme et le Front national n'aime pas la France", a réagi le Premier ministre Manuel Valls.

"Le cessez-le-feu n'a jamais été symbole de paix"

Au micro de RMC, Robert Ménard persiste et signe:

"Le cessez-le-feu n’a jamais été le symbole de la paix! Des dizaines de milliers de harkis ont été abandonnés, tués, égorgés, ébouillantés! C’est cela, la réalité de l’après "19 mars". On nous ment sur l’histoire de France! Remplacer le nom d’une rue qui portait le nom d’une défaite de la France par le nom d’un héros, je suis assez fier de l’avoir fait."

"On revisite l'histoire!"

Le coordinateur général du parti de gauche, Eric Coquerel, y voit un nouvel appel à la haine:

 "On revisite l’histoire! Encore une fois, il y a une espèce de nostalgie coloniale… Encore une fois, c’est monter les populations les unes contre les autres, de supprimer un symbole de paix (un cessez-le-feu) et le remplacer par un putschiste, que l’on fait, d’un coup, un héros. Le Front national n’aime pas la France républicaine, il glorifie les heures les plus sombres de notre pays. Je crois vraiment que c’est une bien mauvaise action qui est faite, mais cela ne m’étonne pas de M. Ménard".

C. P. avec avec Romain Poisot