Bonnets roses: "Il faut un grand coup de balayette!", s'agace un éleveur de porcs bretons

Les Bonnets roses dénoncent la chute drastique des prix payés aux éleveurs de porcs bretons. (Photo d'illustration) - AFP
Après les Bonnets rouges contre l'écotaxe, voici les Bonnets roses: les éleveurs de porcs bretons se mobilisent ce mercredi à Plérin, dans les Côtes-d'Armor, là où se tient le marché au cadran qui permet de fixer les prix de la filière. Ils dénoncent la chute drastique des prix payés aux éleveurs, qui est loin du prix d'1,40 euros le kilo, le prix négocié avant l'été avec l'Etat. Certains éleveurs vendent aujourd'hui leurs bêtes à 1,06 euros le kilo.
Prenant exemple sur le mouvement des Bonnets rouges, les éleveurs portant le bonnet rose veulent "mettre dehors" leurs représentants professionnels par un mouvement "de la base". Pas de leader, pas de représentants, mais une volonté commune de "s'en sortir", "par tous les moyens".
"Sauvons l'élevage français"
Les Bonnets roses sont réunis sous une bannière-collectif-association: "Sauvons l'élevage français". Ils pointent notamment du doigt deux groupements interprofessionnels sont notamment pointés du doigt: UGPVB et Ina Porc, qu'ils accusent d'être revenus sur le prix d'1€40, considéré comme trop haut par rapport aux produits importés.
Tous les représentants des groupements interprofessionnels ont été convoqués à ce rassemblement public. Les Bonnets roses espèrent les confronter sur leur bilan et notamment la baisse des prix après l'accord de la fin de l'été.
"Il y en a ras-le-bol!"
RMC a rencontré des éleveurs qui manifestent ce mercredi à Plérin. Nicolas laissera sa ferme, pour aller manifester, quitte à encore perdre de l'argent. Il a vendu son dernier lot bien dessous du prix fixé cet été. L'accord, n'a pas été respecté. Il accuse directement ses représentants professionnels:
"Il y en a ras-le-bol!", s'emporte-t-il au micro de RMC. "Il faut un grand coup de balayette! Donc les bonnets roses, eh bien j'espère qu'on va tous s'en sortir derrière. Mais on s'en sort pas par les vieux, mais par la base, par les jeunes!"
Ils promettent une "révolte paysanne"
Pris à la gorge, surendettés, de nombreux éleveurs sont prêts à tout pour sauver leur métier. Emmanuel aura un bonnet rose sur la tête, ce mercredi:
"La première chose que je fais, le matin, c'est de regarder mes comptes. On est tous là pour défendre la même chose: un prix. Et que la Bretagne soit encore là demain, debout. Moi, je ne tiendrai pas longtemps. Si on s'en va sans que rien ne bouge, je serais plus que déçu".
Un euphémisme, car si ces Bonnets roses n'obtiennent rien, ils promettent une "révolte paysanne".