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Budget et perte de confiance, les colonies de vacances boudées: "On a peur de laisser partir son enfant"

Les petits Français sont de moins en moins nombreux à partir en colonie de vacances.

Les petits Français sont de moins en moins nombreux à partir en colonie de vacances. - Fred Dufour - AFP

Les colonies de vacances sont en perte de fréquentation depuis plusieurs années. Une baisse due à un budget fragilisé et à une baisse de confiance dans le moniteurs. Les organisateurs de colonies veulent rassurer sur ces vacances vues comme un premier pas vers l'autonomie pour les enfants.

L'âge d'or des colonies de vacances semble terminé. Si des générations d'enfants ont profité de ces vacances loin des parents, aujourd'hui les Français s'en détournent. Les petits Français étaient 4 millions à partir dans les années 60, ils ne sont plus que 1,3 million aujourd'hui selon l'association la Jeunesse au plein air. La baisse s'est par ailleurs accentuée ces dernières années, avec 200.000 enfants en moins en huit ans.

"Cette baisse a un corollaire, c'est celle de la durée des séjours et là on voit bien que le facteur principal est un facteur financier", constate Jean-Carl Deschamps, vice-président de l'association. 

Le budget est en effet la principale cause du renoncement des Français à envoyer leur enfant en colonie. Un séjour d'une semaine coûte en moyenne 500 euros, une somme qui n'est plus à la portée de toutes les bourses et dont font principalement les frais les classes moyennes, comme le note Michel Ménard, député auteur d'un rapport sur les colonies. "Les familles les plus défavorisées qui bénéficient d'aides inscrivent toujours leurs enfants. A l'autre bout de la chaîne les familles aisées payent des séjours à leurs enfants souvent onéreux à l'étranger."

"Ca n'a pas toujours été super cadré"

Les Français s'inquiètent par ailleurs pour leurs enfants comme l'explique Jonathan. S'il a toujours passé "de super colonies", il avoue désormais hésiter à y envoyer ses enfants. "Sur les dernières années que j'ai fait en colonie, en préadolescence et adolescence, j'ai assisté à des rapprochements entre jeunes éducateurs et ado. Ca n'a pas toujours été super cadré", se souvient-il. 

Ceux qui renoncent à envoyer leurs enfants en colonie de vacances évoquent en effet un manque de "confiance dans l'équipe d'encadrement", admet Anne Carayon, directrice générale de l'association Jeunesse au plein air.

"On a souvent peur de laisser son enfant, on s'interroge sur qui va s'en occuper. Mais c'est une équipe qui est formée, tous les animateurs passent le BAFA ou le BFD pour les directeurs", rassure-t-elle. 

Rencontrer les équipes

Elle conseille d'ailleurs aux parents qui hésitent de rencontrer les organisateurs. "Lorsqu'il y a des interrogations, il ne faut pas hésiter à aller voir les équipes d'encadrement pour se rassurer (...). Et puis aujourd'hui nous avons des moyens de communication importants qui sont utilisés", poursuit-elle. 

Anne Carayon appelle les parents à dépasser leurs angoisses pour laisser la place "au plaisir de partir sans papa-maman". Les colonies "c'est l'autonomie qu'on donne à l'enfant, c'est des magnifiques souvenirs, c'est la possibilité d'avoir de nouveaux copains. C'est aussi la possibilité de changer l'image qu'on a de soi parce qu'on va partir dans un cadre sans les gens habituels", rappelle-t-elle. L'important, explique Anne Carayon, est de bien préparer le voyage avec ses enfants.

Carole Blanchard avec Claire Checcaglini