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"C’est terrible": plus de 200 élus locaux dénoncent le délaissement du "service universel" qu'est le téléphone fixe

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Plus de 200 élus dénoncent dans le Journal du Dimanche, que "des services de base comme le simple accès à une ligne fixe ne (soient) pas garantis".

"Il faut s'occuper des oubliés du téléphone fixe": c'est l'alerte lancée par des élus ruraux, dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche. Ils demandent que les opérateurs téléphoniques, au premier rang desquels Orange, permettent l'accès au service "universel" de téléphonie fixe.

Ces élus, dont la députée LREM de la Drôme Célia de Lavergne, à l'origine de la tribune, fustigent le manque d'entretien du réseau. Une convention a pourtant été signée en 2017 entre l'Etat et Orange pour que l'accès à la téléphonie fixe soit fourni à chaque citoyen comme le prévoit la loi… mais la réalité est tout autre.

"Ça peut prendre plusieurs semaines"

A Beaumont en Diois, petit village de la Drôme, 120 habitants, les lignes fixes sont indispensables pour les habitants. Isabelle Allemand est la maire du village, elle décrit une gestion calamiteuse du réseau.

"Quand ce sont des pannes générales qui concernent l’ensemble du village, souvent ça peut prendre plusieurs semaines. Quand ce sont des pannes plus ponctuelles qui ne concernent que quelques abonnés, là c’est complètement aléatoire".

Sentiment d'abandon des territoires ruraux, qui peut aller très loin: "J’ai des photos de mon mari, perché à 8 mètres de haut, en train d’essayer de raccrocher des fils pour permettre aux agriculteurs de faire la campagne de fauche parce qu’ils doivent passer sur ce chemin. C’est terrible quand on en arrive là".

"Il faut qu’on puisse avoir une photographie par territoire"

Célia de Lavergne, députée de la Drôme, est à l'origine de cette tribune. Elle souhaite une amélioration de la convention entre l'Etat et l'opérateur téléphonique.

"Il faut qu’on puisse avoir une photographie par territoire. En réalité aujourd’hui, la photographie elle est nationale donc le poids que nous représentons en terme de ligne est très faible. Les indicateurs d’Orange ne sont pas si catastrophiques au national qu’ils ne le sont chez nous".

Et de poursuivre: "Quand on fait construire sa maison, il faut 8 mois pour avoir le téléphone fixe et 6 mois pour déplacer une ligne d'un point à un autre (...) Le combat n'oppose pas des maires à Orange, nous avons besoin d'eux". 

La tribune a été signée par des élus de la Drome, mais cette députée l'assure, elle a reçu depuis hier des appels de maire du Gard, de Corse ou de Lozère, qui décrivent exactement la même situation.

Rémi Ink (avec C.P.)