Ça fait débat: faut-il réglementer les jeux en ligne comme les casinos?
La part des "joueurs à problème" a doublé en 6 ans. C'est le résultat d'une étude menée par l'Observatoire des jeux auprès de plus de 6.000 joueurs en France. Les jeux sur internet posent des problèmes chez 3 joueurs sur 10. Cela peut être sauter un repas, veiller tard dans la nuit, voire même avoir des relations difficiles avec son conjoint.
"Plus on gagne, plus on a envie de jouer n’importe où et n’importe quand"
Emmanuel a le profil type d'un joueur en ligne: il a 35 ans, et il passe parfois des weekends entiers à jouer au poker virtuel sur son téléphone portable depuis maintenant 4 ans.
"De suite j’ai accroché. Au début je gagnais des petites sommes comme 1 euro ou deux euros. Et puis ensuite, de fil en aiguille, j’ai commencé à gagner de plus grosses sommes, 100 euros jusqu'à 500 euros en une soirée. Plus on gagne, plus on a envie de jouer n’importe où et n’importe quand. On peut jouer 24h/24h. Il y a toujours des milliers de personnes qui jouent en même temps en ligne donc ça peut ne jamais s’arrêter".
"C’est beaucoup plus addictogène parce qu’internet est très présent"
Les jeux en ligne sont plus dangereux que le casino ou les jeux à gratter, explique l'addictologue, Laurent Karila, parce qu'ils sont disponibles en permanence, n'importe où, il suffit simplement d'une connexion internet.
"C’est plus intense en dépense et en fréquence. C’est beaucoup plus addictogène parce qu’internet est très présent. Il y a eu une régulation globale d’internet mais elle n’est pas suffisante. Je crois qu’il faut maintenant repérer cette population qui joue en ligne, informer sur ces jeux en ligne et traiter. Mais le traitement finalement va être le même".
Mais Internet possède un avantage: le joueur doit s'inscrire, donc le site possède beaucoup d'information en temps réel sur ses pratiques. Combien il a misé, combien il a perdu.
Il serait donc facile de restreindre l'accès au site si le joueur perd trop d'argent, comme au casino. Mais pour l'instant, rien n'est fait en la matière et c'est ce que regrette les auteurs de cette étude.