Cannabis: la ministre veut clarifier la loi pour lutter contre les coffee shops
En cristaux, en sirop, en huile, en liquide à vapoter, en résine, en baume, en infusion… Le cannabidiol, ou CBD, est vendu sous toutes ses formes dans des boutiques, ces "coffee shops" qui fleurissent ces derniers mois. Une nouvelle doit d’ailleurs ouvrir à Lille cette semaine. On y trouve un produit qui contient du cannabidiol, l’une des substances du cannabis qui n’est pas considérée comme un stupéfiant.
Certains produits contiennent pourtant, dans la limite de 0,2% du produit, du THC, la molécule considérée comme stupéfiant. C’est là que la législation est floue. Tant que le grammage en THC n'est pas dépassé, il est légal d'exploiter le plant de cannabis: la tolérance a été mise en place notamment pour l’industrie textile ou le bâtiment. Ce qui ne veut pourtant pas dire que tous les dérivés du cannabis peuvent contenir du THC, surtout s’ils sont destinés à être consommés.
La loi va donc changer
Dimanche la ministre de la Santé Agnès Buzyn a toutefois douché les espoirs de quelques uns, qui y voyaient comme un premier pas à la légalisation. Le gouvernement veut clarifier la loi, face au boom actuel de coffee shops qui "détournent le droit". "Je pense qu'ils auront fermé dans quelques mois" a-t-elle indiqué. Pour elle, "ces coffee shops se sont ouverts sur une zone grise du droit. Il va falloir qu'on revoie la législation et revoir comment on met de l'ordre dans tout cela".
Par ailleurs, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris pour vérifier si les conditions légales de certaines formes de cannabis sont respectées dans ces boutiques. Des boutiques où le gramme du CBD se vend entre 20 et 25€.
Concernant l'usage de cannabis à des fins thérapeutiques, "on peut extraire les molécules anti-douleur du cannabis pour en faire des médicaments (...) on a déjà l'arsenal thérapeutique", a-t-elle relevé. Soyons cohérents. On est contre l'usage de ces substances psychoactives, mais on peut avoir une exception thérapeutique quand il s'agit de soulager des gens pour lesquels nous n'avons pas de médicaments. Donc nous travaillons à trouver la fameuse ligne de crête permettant d'être dans le rationnel".
A ce stade, la ministre a commandé à ses services des notes sur ce qui existe sur le marché et dans d'autres pays.