Ces nouveaux ministres candidats aux législatives

Si les ministres qui se présentent son élus députés, ils seront automatiquement remplacés par leurs suppléants. - -
Les élections législatives approchent, et les candidats ont jusqu’à ce vendredi soir pour déposer leurs candidatures. Sur les 34 ministres de l'équipe Ayrault, 9 n'affronteront pas le suffrage universel en juin. Les autres, s'ils échouent, devront quitter le gouvernement : c'est ce qu'a annoncé mercredi soir Jean-marc Ayrault, lui-même candidat à la députation en Loire-Atlantique.
La première à renoncer est Najat Vallaud-Belkacem. Ministre du Droit des femmes et porte-parole du gouvernement, elle a annoncé hier jeudi qu'elle ne se se présenterait pas dans la 4ème circonscription du Rhône, très ancrée à droite. Mais ce retrait n’est pas motivé par la peur de combattre, a-t-elle affirmé sur TF1 : « Je n’ai pas peur de combattre et je pense que les dossiers qui sont les miens désormais seront sans doute des combats, et pas un long fleuve tranquille. Cela étant, les missions qui m’ont été confiées – ministre et porte-parole du gouvernement – sont d’une telle ampleur, d'une telle importance, que je souhaite m’y consacrer totalement. C’est aussi ça l’exemplarité : c’est des ministres qui ne s’économisent pas, ni en temps, ni en énergie, ni en engagement, dans la tâche qui leur est confiée. »
« Mme Vallaud-Belkacem méprise le peuple français »
Un retrait qui choque Philippe Meunier, député UMP du Rhône. « Vous êtes nommé ministre, ou confirmé à votre poste de ministre : c’est votre suppléant qui vous remplace. La question est : les ministres sont-ils légitimes vis-à-vis du peuple ? Cette légitimité-là, ils l’obtiennent par le suffrage universel. Mme Belkacem ne veut pas aller au suffrage universel. Elle a été servie, ça lui suffit : donc elle méprise le peuple français. D’ailleurs, j’ai beaucoup de respect pour ses collègues qui eux vont affronter le suffrage universel et prendre leurs responsabilités. »
Quels ministres sont « en danger » ?
Parmi les ministres candidats, la plus exposée est Marie-Arlette Carlotti. Ministre déléguée chargée des Handicapés, elle se présente dans la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône face à Renaud Muselier. Un vrai défi, d'autant qu'elle a déjà échoué aux législatives en 2002 et 2007. Ensuite, la bataille sera rude pour trois ministres : Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, se présente dans l'ancienne terre de François Fillon, la Sarthe, où il sera opposé au maire de Sablé. Aurélie Filippetti, nommée mercredi à la Culture, risque gros elle aussi. Sa circonscription en Lorraine n'a voté François Hollande qu'à 52% à la présidentielle. Mais la nouvelle ministre s’est déclarée ce vendredi « prête à perdre [s]on poste au gouvernement. La seule légitimité, elle vient de l'élection au suffrage universel, c’est indispensable ». Enfin, un combat de taille attend Benoît Hamon : le ministre délégué à l'Economie Solidaire se présente à Trappes, dans les Yvelines. Pour un duel face à l'UMP Jean-Michel Fourgous, député-maire d'Elancourt depuis... 1993.
« Un bon député est attaché à son territoire »
Malgré les difficultés qui les attendent, certains ministres seront peut-être élus députés. Dans ce cas, ils devront quitter immédiatement leur poste, à cause de l’interdiction du cumul des mandats. Jean-Michel Fourgous, l’adversaire de Benoît Hamon à Trappes, est choqué : « A peine arrivés, déjà partis… Ce n’est pas une marque de considération, c’est même une marque de mépris pour les électeurs ! Il faut un attachement à son député, il faut pouvoir le rencontrer, le voir se spécialiser sur un sujet dans la circonscription. Un bon député, c’est quelqu’un qui est attaché au territoire. La vision que peuvent avoir M. Hamon ou d’autres, qui veulent aller chercher un poste uniquement pour leur promotion personnelle à Paris, c’est vrai que c’est mal vécu sur le terrain. »