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Chômage de longue durée: "On ne peut plus couper le demandeur d'emploi de l'entreprise"

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Le gouvernement a annoncé lundi que des moyens seraient débloqués pour proposer des stages en immersion. Chantal, en a bénéficié, pendant plusieurs semaines. Elle a aujourd'hui été embauchée par l'entreprise qui l'avait accueilli en stage. Témoignage.

Les chômeurs de longue durée sont près de 2,3 millions, inscrit à Pôle Emploi depuis au moins un an. C'est 43% des inscrits et le gouvernement entend s'attaquer à ce phénomène du chômage de longue durée.

François Rebsamen, le ministre du Travail, présentait ses solutions lundi pour éviter le "risque d'exclusion durable" que représente ce chômage. Le ministre a notamment annoncé que des fonds de la formation professionnelle pourront être mobilisés" pour indemniser des stages de "mise en situation professionnelle" que le ministre veut étendre.

"Ça m'a fait découvrir de nouveaux métiers"

Chantal a bénéficié d'un stage en immersion de plusieurs semaines:

"Ça m'a fait découvrir de nouveaux métiers. Quand on est au chômage, on recherche toujours dans le domaine dans lequel on a travaillé, ça permet de se rendre compte qu'il y a beaucoup de métiers sur le marché qui correspondent à nos compétences".

Ancienne déléguée médical, elle a connu une période de chômage difficile: "J'arrivais à 40-45 ans. On recherche en général des déléguées médicales plus jeunes. J'ai été au chômage pendant deux ans. Au bout d'un an et demi, ça commençait à devenir compliqué".

"Reprendre confiance"

Aujourd'hui, Sodexo l'a embauchée en tant que concierge d'entreprise. C'est la Fondation"Agir contre l'Exclusion" qui a aidé Chantal à obtenir ce stage en immersion. Pour Vincent Baholet, le délégué général de la fondation, le système est voué au succès:

"Ce sont des gens qui ont de très belles expérience et qui ont besoin de reprendre confiance en eux. Une petite expérience ciblée et actualisée va leur permettre de remettre un pied à l'étrier. Ça retravaille l'estime de soin, c'est extrêmement important".

"Aujourd'hui, on ne peut plus couper le demandeur d'emploi de l'entreprise, renchérit Ayitté Creppy, délégué à Lille de la fondation. Le demandeur d'emploi senior, aujourd'hui, lorsqu'il passe un entreprise, on le voit repartir. Tout d'un coup, on est reconnu. Un demandeur d'emploi ne doit pas rester seul à se morfondre". Le gouvernement souhaiterait que 5.000 chômeurs puissent tester ce genre de stage en immersion.

P.B. avec T.C.