Chômage: pourquoi la hausse de l'emploi intérim est une bonne nouvelle

L'emploi intérimaire a augmenté de 2.6% sur le premier semestre 2015, selon le baromètre Prism'emploi. - Loic Venance - AFP
Alors que le chômage grimpe encore, il y a quand même des raisons d'espérer, car les chiffres de l'intérim, eux, sont bons. L'emploi intérimaire a augmenté de 2.6% sur le premier semestre 2015, selon le baromètre Prism'emploi. La plus forte hausse concerne le secteur du commerce avec une hausse de 8.2%, suivie des transports (+6%), et de 4.2% dans l'industrie. Le secteur du BTP enregistre en revanche une baisse de 12.6%.
"On m'appelle toutes les semaines pour travailler"
RMC a rencontré Mathis, jeune intérimaire de 24 ans. Il a rendez-vous dans son agence d'intérim pour déposer ses contrats de travail. Et il n'en manque pas. Depuis quelques mois, son téléphone sonne sans arrêt. "C'était un peu plus galère il y a un an, mais maintenant ça a l'air de bien fonctionner, constate-t-il. En ce moment les responsables de mon agence d'intérim m'appellent toutes les semaines. A chaque fois pour un contrat de 35h". S'il travaille en ce moment dans une grande enseigne de vente de produits culturel, "une autre agence [lui] propose également de travailler à l'hôpital où je suis à l'accueil et au standard. Ça a l'air intéressant".
"L'intérim est un indicateur avancé du chômage"
Si cette embellie ne profite pour l'instant qu'aux intérimaires, elle est certainement annonciatrice de bonnes nouvelles sur le front du marché du travail classique. En effet, l'intérim anticipe en général avec six ou douze mois d'avance la tendance générale du marché du travail. C'est ce qu'explique l'économiste, Robin Rivaton. "Lorsqu'un chef d'entreprise constate un certain rebond d'activité et qu'il n'a pas assez de ressources pour y répondre, il embauche un intérimaire avant de passer à un CDI, qui est beaucoup plus risqué et engageant. C'est pourquoi l'intérim est un indicateur avancé du chômage". Et si la hausse de l'emploi intérimaire se confirme au second semestre, on pourrait alors envisager une inversion de la courbe du chômage en 2016. Comme l'espère le gouvernement.