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Comité interministériel aux Mureaux: "Il n’y a rien qui change, on est toujours là pour subir"

La commune des Mureaux, dans les Yvelines.

La commune des Mureaux, dans les Yvelines. - AFP

Manuel Valls réunit ce lundi un comité interministériel aux Mureaux, dans les Yvelines, afin de faire le point sur les mesures annoncées pour lutter contre les ghettos urbains.

Le gouvernement se délocalise à nouveau en banlieue, à six semaines des élections régionales. Un comité interministériel réunit ce lundi Manuel Valls et une quinzaine de ministres aux Mureaux, dix ans après les émeutes de 2005. La commune est une des rares du département des Yvelines à avoir voter socialiste. Au second tour de la présidentielle 2012, François Hollande avait en effet recueilli plus de 70 % des voix.

Mais aujourd’hui, l'accueil des riverains est parfois rude. "Tous pourris", fustige une femme. "On ne sait plus pour qui voter."

La raison du ras-le-bol : les promesses non-tenues, comme le droit de vote des étrangers.

"Mes parents ne sont pas Français mais Marocains", explique Saïd, qui avait voté pour François Hollande en 2012. "Ils payent les impôts et tout. Mais n’ont pas le droit de voter. Ce n’est pas ce que l’on attendait."

70% d'abstention aux dernières élections

Autre reproche qui revient souvent : l'impuissance du gouvernement face au chômage 16% aux Mureaux. "Je suis chômeur depuis 2011", raconte Fernando. "C’est pas Hollande ou Pôle emploi qui vont accélérer les choses. Il n’y a rien qui change. On est toujours là pour subir. "

Fernando ne votera pas aux régionales. Rien de bien neuf : aux Mureaux, l'abstention a atteint 70% aux dernières élections.

Pour tenter d’inverser la tendance, Manuel Valls part donc en campagne. Il doit faire le point sur les mesures annoncées il y a six mois pour lutter contre le phénomène de ghettos urbains.

Deux mois après les attentats de janvier, le chef du gouvernement avait dévoilé le 6 mars une batterie de soixante mesures visant à faire reculer l'"apartheid" dont souffrent selon lui les quartiers sensibles, en agissant sur le logement, l'éducation, la formation... il devrait aujourd'hui valider ces mesures en faveur de la mixité sociale, notamment en matière de logement.

Victor Joanin