Complices, Aubry et Royal parlent projet et unité pour 2012

Unies et tout sourire, Ségolène Royal et Martine Aubry ont présenté mardi soir à Poitiers le projet du Parti socialiste pour 2012, attentives à afficher leur bonne entente à l'approche d'une primaire socialiste potentiellement fratricide. /Photo prise le - -
par Elizabeth Pineau
POITIERS (Reuters) - "Tous pour les Français". Unies et tout sourire, Ségolène Royal et Martine Aubry ont présenté mardi soir à Poitiers le projet du Parti socialiste pour 2012, attentives à afficher leur bonne entente à l'approche d'une primaire socialiste potentiellement fratricide.
Pendant ce temps, sur TF1, l'ancien Premier ministre Laurent Fabius apportait son soutien à une candidature de Martine Aubry, qui a selon lui toutes les qualités pour devenir "la première présidente de la République française".
Dix jours après le choc de l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York, le premier secrétaire du PS et l'ancienne candidate à l'élection présidentielle sont apparues complices lors d'une heure et demie d'un débat très applaudi devant quelque 1.300 personnes, selon le service de presse du PS, réunies dans une salle de la capitale poitevine.
Dès leur arrivée, à pied, elles ont pris soin de couper court au discours de ceux qui les imaginent déjà liguées contre François Hollande, favori des sondages et actuellement en déplacement en Tunisie.
"Je suis très heureuse d'accueillir Martine dans la région. Je vois que vous êtes surpris de voir les socialistes rassemblés, il va falloir vous y habituer", a dit Ségolène Royal aux nombreux journalistes massés devant elle.
"Nous défendons ensemble le même projet, à partir souvent d'ailleurs du travail et des réalisations des territoires".
Le premier secrétaire lui a fait écho, parlant d'unité. "Depuis trois ans, je n'ai qu'un seul slogan : tous pour les Français", a-t-elle dit. "Désolée pour ceux qui veulent autre chose mais voilà : ce sont les socialistes unis pour les Français".
SOUTIEN DE FABIUS
Approuvée d'un sourire par Martine Aubry, Ségolène Royal a assuré que François Hollande, son ancien compagnon et le père de ses quatre enfants, serait "le bienvenu pour défendre le budget des socialistes dans la région".
Plus tôt dans la journée, l'ancienne candidate à l'élection présidentielle de 2007 avait publié un communiqué pour s'élever contre l'interprétation de la rencontre de Poitiers, "réunion de travail prévue de longue date" qui ne visait en rien selon elle à alimenter un présumé courant "tout sauf Hollande".
"Toute interprétation visant à opposer des socialistes les uns aux autres est sans fondement et tire vers le bas le débat politique", a-t-elle souligné.
Lors de la réunion publique, la présidente de Poitou-Charentes a vanté l'exemple de sa région, "laboratoire d'une alternative crédible et de cette politique par la preuve qui est, résultats à l'appui, la meilleure façon de convaincre et d'entraîner".
Martine Aubry a dit son souci de "réconcilier les Français", détaillant le contenu du projet socialiste qui sera adopté samedi lors d'une convention nationale à Paris.
Pas un mot n'a été prononcé sur la primaire socialiste d'octobre, pour laquelle Ségolène Royal est en retard dans les sondages sur François Hollande et Martine Aubry, qui ne s'est pas encore déclarée, malgré les soutiens appuyés de ses partisans, auxquels s'est ajouté celui de Laurent Fabius.
Dans la salle à Poitiers, les motivations des militants étaient diverses.
"Vraiment dans le flou" depuis l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn pour agression sexuelle à New York, Dominique Vivien est venue pour se rassurer. "C'était le seul qui pouvait détrôner Sarkozy haut la main, et on en marre, marre, marre, il faut vraiment que ça change", a-t-elle dit à Reuters.
Philippe Lageix, retraité venu de Châtellerault, a dit "apprécier le travail de Ségolène Royal".
"Je la suis depuis 2007, je trouve qu'elle fait du bon boulot pour la Vienne où elle joue une perspective d'avenir, elle fait des choses fondamentales en matière d'écologie".
Wilfrid Paradot, élu socialiste de Couhé, dans le sud de la Vienne, refuse de choisir. "Ce qui compte c'est que tout le monde soit réuni pour que la gauche gagne en 2012. Moi mon candidat, c'est le Parti socialiste".
Edité par Yves Clarisse