Condamné pour avoir aidé sa femme à mourir: "Si je suis dans la détresse, je voudrais avoir le choix"

Jean Mercier, le 22 septembre 2015. - AFP
Un an de prison avec sursis. Le tribunal correctionnel de Saint-Étienne a rendu son verdict mardi après-midi à l’encontre de Jean Mercier. L’homme de 87 ans était poursuivi pour "non-assistance à personne en danger".
Il y a 4 ans, il avait aidé sa femme malade et dépressive à mourir. Il l'avait aidé à décapsuler 28 médicaments et lui avait donné un verre d'eau. Le parquet, qui avait demandé jusqu'à 3 ans de prison avec sursis, lui reprochait de ne pas avoir appelé les secours lorsque sa femme était tombée dans le coma.
"Je comprends très bien cette décision, dans un sens", a-t-il témoigné sur RMC. "Ils ne pouvaient pas faire autrement. En l’état actuel de la législation, on ne pouvait pas faire autre chose. Je vais faire appel pour le principe. J’ai fait ce qu’on s’était promis l’un à l’autre dans un cas comme dans l’autre. Ma peine personnelle m’indiffère complètement, je me moque de ce qui m’est arrivé."
"Les politiques ne suivent pas"
L’homme espère que son cas va relancer le débat sur le droit à mourir.
"Je ne veux pas dire qu’on doit se suicider, je tiens à mourir de ma belle mort", précise-t-il. "Mais si je ne peux pas faire autrement, si je suis dans la détresse complète, je voudrais avoir le choix. Je pense que c’est la moindre des choses."
Jean Mercier déplore également un certain manque de courage politique. "Si la justice suit, les politiques eux ne suivent pas. Tout ce qui s’est passé depuis une dizaine d’années, soit cela passe aux assises et la plupart du temps c’est l’acquittement, soit c’est en correctionnelle, et c’est quelques années du sursis. Ils font cela en attendant une nouvelle loi. Il y a des pays ou cela change en Belgique ou aux Pays-Bas."