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Crise des migrants: Çesme (Turquie), dernière étape avant la mer pour les réfugiés

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REPORTAGE - Alors que les 28 dirigeants de l'Union européenne abordent ce lundi avec le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu à Bruxelles l'épineux dossier de la crise des migrants, RMC s'est rendue en Turquie pour savoir quelle était la situation actuelle alors même que 25 réfugiés ont perdu la vie ce week-end en voulant passer en Grèce.

L'Union européenne va faire pression ce lundi à Bruxelles sur la Turquie pour qu'elle l'aide à maîtriser la crise migratoire qui met en péril son unité et s'est traduite dimanche par un nouveau drame qui a coûté la vie à 25 naufragés en mer Egée. Parallèlement, les 28 dirigeants de l'Union sont prêts à assister la Grèce qui s'attend à devoir accueillir encore 100.000 migrants d'ici fin mars en provenance du voisin turc. RMC a pu le constater à Çesme, station balnéaire considérée comme la dernière étape avant la mer pour les réfugiés.

Plus précisément, 2 à 3.000 réfugiés se trouvent actuellement en transit dans cette ville de 30.000 habitants. Dans la journée, difficile de les voir. Ils se cachent, à l'abri des regards et de la police, dans des auberges vieillissantes. C'est le cas de ce réfugié afghan de 27 ans. "Je suis ici depuis quatre jours, confie-t-il. Cette nuit, j'ai rendez-vous à 1h00 du matin avec un passeur sur la plage. Je paie 1.500 euros pour qu'il me mette sur un bateau pour la Grèce. Mais il y a beaucoup de policiers… Alors je ne suis pas sûr que ça va marcher…"

"Un vrai défilé, on dirait un film"

Au total, 35 réfugiés louent, pour une dizaine d'euros la nuit, une chambre dans cette auberge, tenue Necep Uz: "J'ai 12 chambres et elles sont toutes occupées, assure-t-il. Chacune par quatre ou cinq personnes". Et d'ajouter: "Il y a trois ou quatre fois plus de policiers qu'avant ici. Mais ça ne sert à rien. De toute façon, les réfugiés veulent partir. Même si on met un policier à chaque mètre sur la côte, ils partiront".

A la nuit tombée, ils se cachent dans les buissons qui surplombent la plage et attendent un signe des passeurs avant de monter dans les canots. Sous les yeux des habitants comme Ismet. "Les bateaux continuent à partir. Si vous restez ici deux ou trois jours et qu'il n'y pas de vent, vous verrez, c'est un vrai défilé. On dirait un film." Quand les conditions météo sont mauvaises, les garde-côtes interceptent les bateaux. Les réfugiés sont alors renvoyés à Izmir, avant de revenir ici, quelques jours plus tard pour à nouveau tenter leur chance...

M.R avec Amélie Rosique