"On ne peut pas trier les victimes": violée par "un OQTF", elle tacle l'absence d'associations féministes

Un homme sous le coup d'une OQTF a été condamné à 18 ans de prison et une interdiction du sol français ce vendredi, pour les viols de deux femmes dont Claire Geronimi, présidente de l'association Éclats de femme et vice-présidente de l'UDR, le parti d'Eric Ciotti.
Invitée de RMC et RMC Story ce lundi, elle se félicite de cette décision de justice: "On ne peut qu'être satisfaites, on a vu que la justice a pu être irréprochable, contre multirécidiviste, déjà condamné 11 fois et sous le coup de plaintes de sa famille d'accueil qui avaient été classées sans suite".
La "honte" de Marlène Schiappa
Claire Geronimi déplore deux problématiques dans cette affaire: "Pourquoi était-il sorti de prison dix mois avant mon viol et celui de Mathilde l'autre victime? Pourquoi était-il sous le coup de trois OQTF et pouvait-il être en liberté dans les rues de Paris?", s'interroge-t-elle.
La vice-présidente de l'UDR a reçu le soutien de l'ancienne ministre à l'Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa: "J'ai honte qu'on n'ai pas réussi à empêcher de telles choses, j'ai honte que les féministes ne soient pas toutes derrière elle".
Car Claire Geromini a reçu un soutien teinté de nuances de la part de certaines associations féministes. C'est le cas d'Anne-Cécile Mailfert, figure du féminisme et fondatrice de l'Association des femmes qui apporte son soutien à Claire Geromini mais regrette "la récupération politique de l'extrême-droite".
"Les féministes ne m'ont pas du tout soutenu même quand je n'étais pas étiquetée politiquement", assure Claire Geromini. "J'ai contacté Anne-Cécile Mailfert quelques jours après mon agression et on ne m'a jamais répondu", poursuit la vice-présidente de l'UDR qui déplore que des médias et des féministes n'aient pas voulu lui donner la parole.
"Je reproche aux féministes de nous condamner"
"Je suis la mauvaise victime et le coupable n'est pas le bon agresseur non plus parce que j'ai donné un qualificatif à mon agresseur, celui d'OQTF, comme j'aurais pu dire que c'était un acteur. Mais c'est tout autant condamnable et on ne peut pas trier les victimes", ajoute-t-elle.
"Ce que je reproche aux féministes c'est de nous condamner", poursuit Claire Geromini.
Jeudi dernier, avant le verdict du procès du violeur de Claire Geromini, Anne-Cécile Mailfert a posté sur son compte Instagram une vidéo où elle s'étonne de voir "l'extrême-droite s'engager en faveur des victimes dans un procès pour viol, elle qui ne dénonce jamais les affaires sexuelles dans l'église catholique".
Pour Claire Geromini ce post est "odieux" et sert "son agenda politique": "Je trouve ça dommage, on parle d'un viol, on touche à l'humanité, pas le vrai féminisme", conclut-elle.