Dans les coulisses du tweet de Valérie Trierweiler

Valérie Trierweiler et François Hollande - -
Que dit la compagne du chef de l’Etat ? « Courage à Olivier Falorni qui n’a pas démérité, qui se bat aux côtés des rochelais depuis tant d’années. » La première dame apporte donc son soutien à un candidat socialiste, patron de la fédération socialiste du département de Charente-Maritime. Olivier Falorni qui avait déjà, en 2009, empêché Ségolène Royal, présidente de région, de mettre ses protégés à la tête de la liste du département pour les élections régionales. Olivier Falorni, enfin, qui est l’un des amis de François Hollande. Un vrai ami, de ceux qui vous appellent, et sont à vos côtés lorsque vous ne représentez plus que 6% dans les sondages comme c’était le cas pour François Hollande il y a un an et demi.
Entre les deux femmes, c’est irrationnel
La vérité, c’est que Valérie Trierweiler a dit tout ça à François Hollande ce week-end à Tulle. Elle lui a dit que pour elle, ce n’était pas une façon de faire de la politique, que la raison d’Etat, pardon du Parti socialiste, ne devait pas l’emporter, que les Français eux-mêmes ne comprenaient pas ces jeux d’appareils.
La première dame doit savoir que son soutien à Falorni sera interprété comme un tacle à l’ancienne compagne de François Hollande : c’est là qu’il y a un problème. Car on est en plein Vaudeville. C’est d’autant plus un problème que là, Valérie Trierweiler sait qu’elle fait coup double et qu’elle l’assume. Oui, si ça n’appartenait qu’à elle, elle n’offrirait pas un fauteuil à l’Assemblée - un perchoir même, puisque Ségolène Royal doit devenir présidente de l’Assemblée. Elle n’offrirait donc pas un perchoir à celle qui, selon elle, a empêché Hollande d’être candidat en 2007 et a encore tenté de l’en empêcher en 2012. Et puis, c’est vrai, entre ces deux femmes c’est irrationnel, une rivalité sourde, profonde, ancienne qu’elles ne surmontent ni l’une, ni l’autre. Alors oui : Valérie Trierweiler prend le risque du mélange des genres. Le problème évidemment, c’est que ça entame l’autorité du président qui avait promis, par contraste avec Nicolas Sarkozy, de ne pas mélanger vie privée et vie publique. D’où la colère de François Hollande mardi. Le président de la République, qui est un homme pudique, a très mal vécu cette faute de carre de sa compagne.
Gare aux propos machistes !
Autre problème, est-ce vraiment le rôle d’une première dame d’intervenir dans le débat politique C’est discutable. Que peut-on dire ? Sois belle et tais-toi ? J’entends depuis hier quelques propos un peu machistes. Du genre, « décidemment Hollande est un mou, il ne fait même pas la loi à la maison ». Ou encore « elle a accepté d’être première dame, elle doit tenir son rang ».
Si c’était la question, vous allez être déçu. Car Valérie Trierweiler n’a aucune intention de jouer les potiches. Ses modèles sont plutôt à aller chercher du côté de Danielle Mitterrand ou encore d’Eleanor Roosevelt, la femme du président américain qui avait créé un magazine et produisait des talks show à la radio. Elle avait même poussé Roosevelt à entrer en guerre contre l’Allemagne nazie…
Bref, Valérie Trierweiler a sans doute raison de revendiquer cette liberté. Mais cette franc-tireuse de l’Elysée s’est sans doute hier tiré une balle dans le pied.
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