Défaite du PS dans l'Essonne: "Il y a eu amalgame entre national et local"

L'Essonne, terre d'élection de Manuel Valls, a basculé à droite dimanche à l'issue du second tour des élections départementales. Une défaite lourde de sens et difficile à digérer pour le Parti socialiste.

"Je suis abattu". Entouré de seulement quelques collaborateurs, Jérôme Guedj, le président PS sortant du Conseil général, a la mine des mauvais jours, ce dimanche soir, à l'annonce des résultats du second tour des élections départementales. Il faut dire que sur les 21 cantons de l'Essonne, la gauche n'a réussi à en conserver que six. "Il y a des défaites qu'on digère, qu'on accepte et d'autres plus difficiles à encaisser", confie-t-il à RMC.

"On a payé comme les autres"

Plus difficile parce que cette figure des frondeurs socialistes considère que cet échec est avant tout une sanction de la politique menée par le gouvernement. "Je ne cherche pas de circonstances atténuantes, assure-t-il pourtant dans Bourdin Direct. Je dis juste qu'on va dans le mur. Les gens ont besoin de réponses concrètes quand la gauche est aux responsabilités que ce soit sur le service public, le pouvoir d'achat, la santé, le logement… Il faut rééquilibrer cette politique."

Cette analyse est partagée par les militants. "En Essonne, on avait quand même un vrai projet: pas d'affaires, une vraie politique de gauche… C'était un vrai laboratoire de ce que pourrait être la gauche", estime Matthieu au soir de la défaite. Et d'ajouter, fataliste: "Il y a eu un amalgame total entre ce qu'il se passe au niveau national et ce qu'il se passe au niveau local. On l'a payé comme les autres."

Un "échec" pour Valls

Mais le symbole est encore plus fort. En effet, l'Essonne est la terre d'élection du Premier ministre. Ce que ne manque pas de rappeler Norman, militant UMP: "Manuel Valls s'est impliquée personnellement en faisant plusieurs meetings dans l'Essonne, censé être son fief. Au final, cela n'a rien donné donc on est très fiers, très contents".

Sur RMC, Georges Tron, vainqueur sur le canton de Draveil et probable futur président UMP du département, enfonce le clou: "Je pense que le vrai échec de Manuel Valls tient au résultat du FN dans son département. Je pense qu'il doit réfléchir à savoir si sa stratégie n'a pas abouti aux résultats inverses de ce qu'il espérait".

NB: Retrouvez ici la carte des résultats département par département 

Maxime Ricard avec Claire Checcaglini