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Démission de Taubira: "C'est logique et cohérent", estime Hamon

Benoît Hamon, député socialiste des Yvelines, a réagi en direct ce mercredi matin sur RMC à la démission de la Garde des Sceaux Christiane Taubira, opposée à la réforme constitutionnelle de la déchéance de nationalité.

Christiane Taubira, garde des Sceaux, démissionne du gouvernement. Le président de la République et elle "ont convenu de la nécessité de mettre fin à ses fonctions au moment où le débat sur la révision constitutionnelle s'ouvre à l'Assemblée nationale, aujourd'hui en Commission des Lois", écrit l'Elysée dans un communiqué. Quelques minutes après cette annonce, Benoît Hamon était en direct sur RMC. L'ancien ministre socialiste de l'Education nationale a tout d'abord tenu à souligner "le respect" qu'il avait "pour les convictions qui sont les siennes, la manière dont elle s'est battue à l'intérieur du gouvernement pour défendre ses positions".

"Je la félicite aussi pour son bilan à la tête de la Chancellerie", ajoute-t-il. Le député PS des Yvelines ne se dit toutefois "pas surpris par cette démission": "Je pense que c'est logique et cohérent". "Cette décision-là est avant tout personnelle, intime, profonde", estime encore Benoît Hamon qui rappelle que Christiane Taubira a "manifesté, à de nombreuses reprises, sa loyauté à l'égard des institutions et du président de la République. Elle se sentait, en tant que Garde des Sceaux, garante de ce que sont les institutions et de leur stabilité".

"J'ai un immense respect pour ses convictions"

"Mais arrive un moment, quand des choix politiques sont pris, des paroles sont tenues et que tout cela est très éloigné de ce que sont nos valeurs, nos principes… J'imagine qu'elle a pris sa décision en fonction de tout cela et de ce qu'elle observait autour d'elle", avance encore Benoît Hamon. Pour lui c'est bien le débat sur la déchéance de la nationalité qui a poussé la ministre de la Justice a démissionné.

"C'est un élément de discorde évident qui explique que Christiane Taubira a rapidement exprimé un malaise à ce sujet-là, estime-t-il. Elle n'était plus en phase avec la politique menée par Manuel Valls. C'est la traduction cohérente et logique d'un désaccord". Dans Bourdin Direct, l'ancien ministre de l'Education tient aussi "à exprimer sa reconnaissance, son affection à Christiane Taubira. J'ai un immense respect pour les convictions qui sont les siennes".

"Le commencement d'un travail politique à gauche"

"Nous avons beaucoup travaillé ensemble quand nous étions ensemble au gouvernement et aussi quand je n'y étais plus mais qu'elle y était encore, rappelle-t-il. Nous avons beaucoup discuté, échangé. Mais tout ça n'est pas fini…" Cette démission de la ministre de la Justice marque-t-elle une rupture au sein de la gauche? "Je souhaite que ce soit un commencement, répond Benoît Hamon. La question n'est pas de savoir si l'on va se séparer, divorcer. Je souhaite réellement que ce soit le commencement d'un travail politique collectif à gauche, avec des personnes qui ne sont d'ailleurs pas qu'au PS".

A propos d'une éventuelle primaire à gauche, le député des Yvelines rappelle y être favorable: "Je souhaite qu'il y ait une respiration démocratique à gauche. Nous en avons grand besoin. On voit bien qu'il y a des débats qui doivent être tranchés, discutés, débattus. Et puis, si l'on veut que le candidat de la gauche soit au second tour, il vaut mieux qu'il rassemble. La primaire aurait cet avantage. Mais ce n'est pas encore l'actualité immédiate".

A la question de savoir si Christiane Taubira pourrait être candidate à cette primaire, Benoît Hamon botte en touche: "Nous n'en sommes pas là, vous allez trop vite. Même si vous avez raison d'y penser…"