Départementales: seulement huit femmes élues présidentes

Le troisième tour des élections départementales n’a pas profité aux femmes, malgré l’instauration du scrutin paritaire. Seules huit femmes ont été élues à la présidente d'un département.

Seulement huit femmes ont été élues présidentes des nouveaux Conseils départementaux. C'est seulement deux de plus qu'en 2011- et à l'époque la parité n'était pas obligatoire. Cette année, les candidatures devaient être composées d'un binôme: un homme et une femme, et ce dans chacun des 101 départements français. C'était même la grosse nouveauté de ce scrutin. Résultat: 2054 femmes et 2054 hommes ont été élus.

Comme Anne Hidalgo à Paris et Josette Manin en Martinique restent à leur postes, il y a donc aujourd'hui dix femmes présidentes de département. Soit à peine 10% de présidentes de conseil départemental.

"Encore du chemin pour les présidences!"

Jeudi, la secrétaire d'Etat chargée des Droits des Femmes, Pascale Boistard, s'en est alarmée sur Twitter: "Parité dans les conseils départementaux, quasi-parité dans les Commissions permanentes et les vice-présidences. Encore du chemin à faire pour les présidences!"

Si les réflexes machistes sont toujours bien réels, certaines élues, elles, reprennent à leur compte l’avis des responsables de partis : leur inexpérience expliquerait leur sous-représentation au poste suprême. Certaines nouvelles élues ne se voyaient pas devenir présidentes.

Carole Bergerie est conseillère départementale DVG (divers gauche) dans le Gard. "En mars 2014, j’ai été élue maire de ma commune, raconte-t-elle à RMC. Ensuite, je me suis présentée aux sénatoriales. Les prochaines élections sont dans six ans, donc nous verrons à ce moment-là!"

"Il y avait peu de femmes élues dans les conseils généraux"

Pour Nathalie Nury, élue DVG du Gard depuis 2011, s’il y a si peu de femmes présidentes, c’est qu’elles sont trop peu à avoir le bon profil: "Déjà, parce qu’il y avait très peu de femmes élues dans les conseils généraux, qui avaient l’habitude de cette collectivité territoriale. Du coup à être à même de briguer cette présidence" estime-t-elle.

Parmi ces femmes d'expérience, l'UMP Martine Vassal a pris la tête du conseil départemental des Bouches-du-Rhône. A la grande satisfaction de Nora Preziosi, adjointe au maire de Marseille (UMP) déléguée aux Droits des femmes.

"Vous ne pouvez pas savoir la joie que cela me procure, s’exclame-t-elle au micro de RMC. Déjà, elle va s’occuper de la jeunesse, des enfants, des collèges… Elle va faire des choses que le conseil général avait oublié de faire." Et Martine Vassal ne sera pas seule, car pour la première fois en France, 50 % des conseillers sont des conseillères.

La rédaction