Des militants interpellés à proximité du meeting de Zemmour: qui sont les antifas ?

Une quarantaine de militants ont été interpellés ce dimanche à proximité du meeting que tenait Eric Zemmour à Villepinte. Des militants que l’on qualifie d'”antifas”.
Que se cache-t-il derrière ce terme ? Et bien antifa, c'est tout simplement l'abrégé d’antifasciste. Des militants qui veulent lutter contre l'extrême droite, y compris de façon violente, qui combattent le Front national depuis des années mais qui se font surtout remarquer depuis la rentrée en s’opposant à Eric Zemmour.
Dimanche, ils avaient appelé à rejoindre le Parc des expositions de Villepinte pour tenter de s'opposer au meeting du candidat. Mais ils n’étaient finalement que quelques dizaines. La police les a empêchés d’approcher et une quarantaine de militants antifas ont été arrêtés. On peut parler d’un échec pour eux qui avait pour objectif de faire taire Eric Zemmour.
En ce qui concerne l'homme qui s'est jeté au cou du candidat au début du meeting, il est en garde à vue. On ne sait pas s'il appartient ou non à la mouvance antifa.
La semaine dernière, les antifas ont réussi à perturbé la visite d’Eric Zemmour à Marseille. Ils avaient obtenu le programme précis de cette visite. Et ils ne l’ont pas lâché. Ils l’attendaient à la gare, l’obligeant à descendre du train à Aix-en-Provence pour éviter d'être conspué dès son arrivée, ils l'ont suivi dans ses déambulations, empêchant tout contact entre le candidat et les Marseillais. Jusqu’au moment où une femme est venue faire un doigt d’honneur à Eric Zemmour, qui a répondu par le même geste. Et qui a ensuite expliqué sur les réseaux sociaux: "Madame je vous ai répondu par le seul geste que vous comprenez vous et vos camarades antifas".
Pour le coup, de leur point de vue, on peut parler d’un succès des militants qui ont perturbé la visite et qui l'ont fait perdre son sang-froid.
Une nébuleuse de groupes plus ou moins importants
A la suite de ces incidents à Marseille, Eric Ciotti a demandé au gouvernement de dissoudre les antifas. Sauf que pour les dissoudre, il faudrait qu’il y ait une organisation. En l'occurrence à Marseille, les appels à perturber la visite de Zemmour venaient de militants du NPA, le parti anticapitaliste de Philippe Poutou, relayés par un site d’information proche des autonomes.
Les antifas n’ont pas de parti, de syndicats ou de structures nationales. C’est plutôt une mouvance, une nébuleuse de groupes plus ou moins importants.
L’un de ces groupes s’appelle la “Jeune garde” avec des antennes à Lyon, Paris, Strasbourg et Montpellier. Son logo représente trois flèches pointées vers le bas. Reference au logo d’un groupe allemand anti nazi des années 30…
Un autre groupe actif s’appelle AFA, action anti-fachiste Paris-banlieue. Il combat l'extrême droite bien sûr mais aussi le “Macronisme autoritaire”, et “Macron, le président des riches”.
Les militants d’AFA étaient souvent présents en tête de cortège lors des manifestations des gilets jaunes. Il se réfèrent eux aussi aux mouvements antifascistes des années 30.
Est-ce que l’on a une idée du nombre de militants antifas ? On a déjà une idée du nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux. AFA a 18.000 followers sur Twitter. La Jeune garde Lyon compte 7.000 abonnés sur Facebook, 3.000 pour la Jeune garde Paris…
Mais les réseaux sociaux ce n’est pas la vraie vie, et dans la vraie vie, les antifas ont rarement réussi à réunir plus de quelques centaines de personnes. Ils n'étaient par exemple que quelques dizaines dimanche à Villepinte, malgré une grosse publicité.
Les antifas se réunissent dans quelques cafés du nord de Paris, de Montreuil ou de Lyon… On les voit aussi les soirs de match dans la tribune Auteuil du Parc des Princes. Mais on ne peut pas parler d’un mouvement de masse en France…
Mais les antifas sont présents un peu partout, en Allemagne, en Italie, mais surtout aux Etats-Unis. Ils ont très actifs dans les mouvements antiracistes qui avaient suivi la mort de Georges Floyd, étouffé par un policier. A Portland, par exemple, les antifas ont rassemblé plusieurs milliers de personnes toutes les semaines pendant des mois. Donald Trump avait demandé qu’ils soient inscrits sur la liste des organisations terroristes.