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Des vacances au collège qui commencent début juin, c’est ingérable pour les parents

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Dans les établissements scolaires qui mobilisent des professeurs et des locaux pour les épreuves du bac, l’année scolaire s’arrête parfois dès le début du mois de juin pour les élèves qui ne passent pas d’épreuve. Trois mois de vacances, c’est une bonne nouvelle pour eux, mais moins pour leurs parents. C’est ce qu’explique à RMC.fr Sandrine Bréchot, mère d’un collégien à la cité scolaire Claude-Monet, dans le 13e arrondissement de Paris.

Sandrine Bréchot, est mère d’un collégien scolarisé à la cité scolaire Claude-Monet (Paris XIIIe). Elle milite pour une meilleure prise en charge des élèves qui sont "contraints" de bénéficier de trois mois de vacances d’été à cause des réquisitions de salles et de personnel pour les épreuves du bac.

"En tant que parent d’élève qui travaille, une sortie des classes qui devrait se tenir le 7 juillet et qui en réalité a lieu le 9 juin, ça implique un mois où les enfants n’ont plus cours. Un mois où les enfants vont devoir s’autogérer. Pour des élèves de 6e ou 5e, c’est impossible. Les parents qui travaillent sont obligés de s’organiser, mais tout le monde n’a pas les moyens de prévoir des stages ou d’avoir de la famille qui s’occupe d’eux.

"Les parents derrière ne vont pas les laisser un moins sur le canapé à regarder la télé"

Les élèves de 4e ou de 3e, qui sont plus autonomes, sont ravis d’avoir du temps. Ils pensent qu’ils vont pouvoir profiter de leurs copains. Mais les parents derrière ne vont pas les laisser un moins sur le canapé à regarder la télé. Les enfants sont les premiers à se dire ‘super on a terminé l’école’, mais je peux vous garantir que les parents sont mécontents.

Un mois de juin sans école, ça pose aussi le problème d’un 3e trimestre complètement rabougri. Avec des rythmes scolaires qui s’accélèrent parce qu’il faut absolument terminer les programmes du trimestre en un mois et demi au lieu de trois. Je ne vous raconte pas la course des profs… Les élèves se retrouvent les deux dernières semaines avec une charge de devoirs énorme. Avec pour conséquence une fatigue extrême.

"Il n'y a pas de solution alternative"

L’année dernière, on avait contacté un juriste pour essayer de monter une requête auprès du tribunal administratif. Il nous avait clairement dit qu’un texte sur lequel s’appuyer pour demander à ce que l’école soit assurée jusqu’à début juillet, ça n’existait pas. Il n’y a pas plus de texte de loi cette année, et ce qui nous embête c’est qu’il n’y a pas de solution alternative.

On a longuement échangé avec les proviseurs du collège et du lycée, qui nous ont vraiment expliqué sur le fond leur problématique. Par exemple, les convocations des professeurs pour le bac arrivent normalement au 1er juin. Mais elles peuvent tomber jusqu’à 48h avant le jour J. A ce moment-là, les enseignants ne sont plus disponibles pour assurer des cours. On a compris que la situation était très complexe, mais c’est ingérable.

On nous donne les explications, mais on nous dit qu’on n’a pas de quoi accueillir nos enfants au mois de juin. Il y a de quoi se plaindre au rectorat du traitement entre les différents établissements, puisque la charge des examens n’y est pas la même. S’il y avait une envie d’alléger les épreuves du bac, qui sont devenues de plus en plus lourdes, croyez-moi, les enfants auraient un peu plus de cours au moins de juin."

Propos recueillis par Antoine Maes