Des villages du Nord refusent l'installation de gens du voyage: "Nous n'acceptons aucun compromis"

Des caravanes de gens du voyage - PIERRE ANDRIEU / AFP
Michel Pacaux est maire de la commune de Frelinghien (2400 habitants) depuis 1971.
"Des caravanes sont arrivées dimanche soir alors que nous avions une exposition de peinture dans la salle des fêtes, qui est contiguë à la salle des sports et au terrain de football. Ma première adjointe était présente. Quand ils les ont vues, ils ont parqué leur voiture à l'entrée du stade pour les empêcher d'entrer.
Une dizaine de caravanes ont pu rentrer, 90 autres attendaient dehors. On m'a appelé. J'ai moi aussi mis ma voiture. Elle a d'ailleurs été griffée. Des personnes de ma commune sont venues nous renforcer, avec des tracteurs, des bennes...
"On n'a pas le droit de se mettre n'importe où"
Une dizaine de caravanes avaient déjà tenter de s'installer il y a deux mois. Nous respectons les gens, mais qu'ils nous respectent aussi. Nous devons faire en sorte de vivre dans la tranquillité compte tenu des événements sur le plan national. Les rassemblements sont interdits. C'est le plan Vigipirate. On n'a pas le droit de se mettre n'importe où.
Quand ils s'installent, le jugement du tribunal n'est rendu qu'au bout de 15 jours, après quoi la gendarmerie est dans l'obligation de les faire partir. Je refuse avec eux toute négociation. Ils disent, quand ils arrivent, qu'ils resteront 15 jours. Il faut arrêter cela.
"Ma commune est en règle"
J'estime que dans la vie, il y a des droits et des devoirs. Les devoirs doivent être remplis avant les droits. Face à ces populations, nous garderons une certaine sévérité. Et n'accepterons aucun compromis pour demain. Ils doivent respecter le bien public. Dans les villes environnantes, il y en a pour des milliers d'euros de dégâts.
Ma commune est en règle. Nous avons le droit. Il y a eu une charte en 1994 consacrée à l'accueil des voyageurs, signée entre l'Etat et la communauté urbaine de Lille et les mairies. Nous avons préféré rester indépendants sur ce sujet.
Les gens aiment avoir leur tranquillité. Les habitants de ma commune sont sur une position encore plus dure que la mienne. A l'échelle de la commune, nous avons mis en place un système où on demande aux habitants de surveiller le secteur. De signaler les voitures qui traînent, par exemple. Les habitants sont très motivés pour nous signaler tout délit. Ils nous préviennent par téléphone le plus rapidement possible et nous mettons en place l'organisation nécessaire."