Directeur d'école soupçonné de pédophilie: "Comment un condamné peut encore exercer?"

Le directeur d'une école primaire de Villefontaine, dans l'Isère, soupçonné de viols sur mineurs, a été placé en garde à vue lundi. Il avait déjà été condamné pour détention et recel d'images pédopornographiques. Sur place, c'est l'incompréhension.

A Villefontaine, commune de 19.000 habitants, c'est l'incompréhension : comment un instituteur de 45 ans déjà condamné à six mois de prison avec sursis pour recel d'images à caractère pédopornographique a pu continuer à exercer au sein de l'Éducation nationale et même devenir directeur d'école? L'homme, également en charge d'une classe de CP, est soupçonné de viols répétés sur plusieurs enfants scolarisées dans l'établissement. Ce sont deux fillettes de six ans qui ont rapporté les faits. Une clé USB contenant un film et des images à caractère pédopornographique ont été retrouvés à son domicile, lundi lors de la perquisition.

"Comment vais-je expliquer ça à ma fille de 7 ans ?"

"Je me demande pourquoi l'académie a laissé le directeur exercer tout en sachant qu'il avait déjà un passé judiciaire, s'étonne sur RMC Jacques, papa d'une fillette scolarisée dans l'école du Mas de la Raz à Villefontaine. Pourquoi ils ne l'ont pas retiré du circuit? Ce n'est pas encore de la colère, c'est de l'incompréhension. Comment vais-je expliquer à ma fille, qui a 7 ans, ce qu'il s'est passé à l'école? D'autant que je pense que ça a pu se passer sur d'autres enfants, qui ont peur aujourd'hui de dire la vérité, ou d'expliquer à leurs parents ce qu'il s'est passé".

"N'importe quelle personne qui travaille dans l'Éducation nationale doit avoir un casier judiciaire vierge, précise Patrice Pellissier, vice-président de la FCPE de l'Isère. On n'arrive pas à comprendre comment cette personne qui a déjà été condamné a pu encore exercer et être en plus directeur d'école. On n'arrive pas à comprendre et on ne veut surtout pas que cela se reproduise".

"L'académie aura des choses à dire sur ses recrutements"

Raymond Fessaguet, le maire de la commune, s'est lui aussi déclaré abasourdi, ce mardi chez Jean-Jacques Bourdin: "Ce qui est assez surprenant c'est qu'il a demandé trois fois sa mutation en trois ans. Il est passé par trois groupes scolaires. C'est tout à fait inexplicable et scandaleux. L'académie aura des choses à dire sur ses processus de recrutement et de mutation, parce qu'elle devait de fait être prévenue de ces faits et prendre les précautions nécessaires. Il y a eu une lacune que l'enquête mettra sans doute au jour".

Philippe Gril