Discrimination contre les pauvres: "la société leur renvoie qu'ils sont coupables de leur situation"

- - AFP
"On entend souvent le terme de 'cas soc'' dans les cours de récréation et même dans la bouche de travailleurs sociaux ou d'instits. Il y a des appartements qui ne sont pas donnés à des personnes en situation de précarité alors que les APL couvrent quasiment l'intégralité du logement, mais juste par peur d'avoir des pauvres dans son quartier.
Il y a des gens qui ont des difficultés à trouver du travail selon qu'ils viennent de quartiers pauvres.
"On veut que les gens reconnaissent que ça existe"
La précarité est maintenant reconnue comme critère de discrimination. On s'est dit qu'on allait trouver un nom à cette discrimination, d'où le terme 'pauvrophobie' qui n'est pas dans le dictionnaire.
On veut que les gens reconnaissent que ça existe. Quand on parle de ça, les gens sont un peu étonnés, ils ont du mal à l'imaginer.
La société leur renvoie qu'ils sont coupables de leur situation. En revanche, la société est coupable qu'il y ait autant de pauvres dans un pays aussi riche que la France.
J'ai l'impression que la société se crispe, que la crise économique fait que les gens ont plus peur. Et les politiques surfent sur cette vague-là, sur cette société crispée. Et donc l'un alimente l'autre.
Tous les propos sur l'assistanat, sur le fait que les pauvres profitent du système, tout cela concourent à cette pauvrophobie.
Je pense qu'on a des politiques qui jouent avec ça et qu'ils pensent qu'ils vont gagner des électeurs. C'est inquiétant de voir que les boucs émissaires sont les migrants et les plus pauvres alors qu'ils ne sont pas la cause de tous nos maux".