Disparues de Perpignan: "On est proche du résultat qu'on escomptait"

Un homme a été mis en garde à vue ce mardi dans l'affaire des disparues de Perpignan - Reuters
C'est une affaire vieille de près de 20 ans. Une énigme criminelle comme rarement la justice en a connue. Mais ce mardi un rebondissement de grande ampleur laisse place à l'espoir : va-t-on enfin connaître la vérité dans l'affaire des disparues de Perpignan ? Comme l'a révélé le Midi Libre, un homme de 54 ans a été interpellé et placé en garde à vue dans le cadre de cette enquête sur les disparitions de trois femmes près de la gare de Perpignan entre 1995 et 1998.
Cet individu aurait été identifié grâce à des comparaisons ADN. Les prélèvements effectués sur les corps mutilés de Mokhtaria Chaïb et de Marie-Hélène Gonzalès, assassinées en décembre 1997 et juin 1998 ont été analysés à plusieurs reprises, mais ce n'est qu'en 2013 qu'un nouveau laboratoire a isolé deux ADN masculins.
Une ville traumatisée pendant des années
La confrontation récente de ces prélèvements avec le fichier national des empreintes génétiques vient de déboucher sur cette arrestation. Plusieurs suspects avaient été mis en cause au début de l'enquête dont l'un incarcéré, avant d'être disculpé. Ces deux assassinats, qui arrivaient après la disparition d'une troisième jeune femme, Tatiana Andujar, en 1995, ont traumatisé la ville de Perpignan pendant des années.
Toutefois, l'affaire a connu suffisamment de rebondissements et d'espoir déçus depuis les drames pour rester prudent. Mais cette interpellation redonne tout de même espoir aux familles des victimes comme l'a indiqué ce mercredi, leur avocat, Me Etienne Nicolau. "J'ai eu au téléphone le frère de Mokhtaria, a-t-il fait savoir sur RMC. Il a été choqué par cette annonce, il était en pleurs". Et de poursuivre: "Pendant des années et des années, on a lutté pour obtenir un résultat, pour que quelqu'un soit arrêté, soit poursuivi et probablement un jour jugé et on sent qu'aujourd'hui on est proche du résultat que l'on escomptait. Celui-ci (le frère, ndlr) se sent donc désormais soulagé".
"Je suis optimiste"
Si les enquêteurs ont cru plusieurs fois tenir un suspect, cette fois-ci, Me Etienne Nicolau se veut confiant. "Je suis optimiste, confie-t-il à RMC. Si les policiers ont mis en garde à vue une personne, alors qu'il n'y en a pas eu depuis des années dans ce dossier, c'est qu'ils ont suffisamment d'éléments pour pouvoir arriver à sa mise en examen". Et d'ajouter : "On verra où se trouvait cet individu à l'époque des disparitions et pouvoir éventuellement faire un lien". Pour enfin connaître le fin mot de l'histoire...