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Écoles rurales menacées: "Il y a une volonté de fermer les petites écoles pour faire des économies"

Chaque année, des petites écoles rurales ferment faute d'effectifs ou pour économiser des postes.

Chaque année, des petites écoles rurales ferment faute d'effectifs ou pour économiser des postes. - Thomas Samson - AFP

Les fermetures des écoles rurales sont redoutées chaque année par les parents, alors que les effectifs fondent dans les petites communes. Dans la Nièvre, deux fermetures d'écoles suscitent ainsi l'inquiétude des parents comme des élus.

La rentrée est imminente mais cette année, l'école de Saint-Pierre-du-Mont dans la Nièvre ne rouvrira pas. Dans le département, 9 postes ont été supprimés. Des suppressions de poste qui ont conduit à la fermeture de deux écoles dont celle de Saint-Pierre-du-Mont, une commune de 200 habitants. Terminé la petite école avec des classes à plusieurs niveaux tenus par un seul enseignant. Une ambiance particulière qui manquera à Sandra, maman d'un petit garçon de 5 ans. Désormais, son fils devra prendre le bus pour rejoindre sa nouvelle école, située à 10 kilomètres du village.

"C'était un petit cocooning pour les enfants. Ca fera peut-être une heure de transport, donc la fatigue en plus, ça me fait peur", déplore-t-elle. 

Jany Siméon le maire de la Chapelle-Saint-André, la commune voisine, assiste impuissant à la mort à petit feu des écoles de campagne. "Il y a une volonté de fermer les petites écoles pour faire des économies de postes, l'Etat veut fermer toutes les écoles rurales, les classes uniques et les petits regroupements pédagogiques, on veut tout regrouper", déplore-t-il. 

"Regrouper, ça veut dire multiplier les transports"

Des regroupements pédagogiques dans des communes plus éloignées qui ne sont pas la solution pour Etienne Anquetil, président de la Fédération nationale pour les écoles rurales.

"Regrouper, ça veut dire multiplier les transports, faire faire des kilomètres aux élèves et peut-être pas pour avoir une meilleure qualité de vie scolaire et des résultats supérieurs", explique-t-il. Pour lui, les petites écoles avec des classes à plusieurs niveaux ont fait leur preuves et les parents "sont demandeurs de ce type de structures". 

Mais l'inspecteur d'académie Philippe Valet justifie les suppressions de poste dans la Nièvre, dus à une importante baisse du nombre d'enfants dans le département.

"Vous aviez deux ou trois élèves en CP, en CE1 etc, avec des classes uniques qui nécessitaient aussi qu'on pense de nouvelles organisations face à la baisse des effectifs", explique-t-il. 

L'année dernière, 12 postes d'enseignant avaient déjà été supprimés dans des communes rurales du département.

C. B avec Romain Poisot