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Agriculteurs en colère: "Personne n'a intérêt à voir le monde agricole s'enflammer" prévient la FNSEA

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Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, témoigne sur RMC ce mardi 5 décembre de la colère du monde agricole et explique ce qu'il va demander à Elisabeth Borne, qui le reçoit dans la soirée à Matignon.

La colère couve chez les agriculteurs, avec un mot d'ordre: "On marche sur la tête". Les Jeunes agriculteurs, branche jeunesse du syndicat FNSEA, ont mené ces dernières semaines quelques actions "coup de poing" pour illustrer ce slogan en retournant les panneaux d'entrée de ville de nombreuses localités en France.

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, assure ce mardi 5 décembre sur RMC que l'élément déclencheur qui a rallumé cette colère est "l'ajustement permanent du secteur agricole français depuis des années".

Reçu ce mardi soir à 19h par Elisabeth Borne à Matignon avec Arnaud Gaillot, président des Jeunes agriculteurs, le leader syndical demandera une clarification des perspectives pour l'avenir. "Que veut-on faire de la production agricole en France et est-ce que les engagements pris tiennent toujours?", s'interroge Arnaud Rousseau.

"On passe plus de temps dans les bureaux à remplir des papiers"

Il insistera sur trois choses: stop aux hausses de taxes, que ce soit sur l'eau ou sur les produits utilisés pour faire pousser les cultures par exemple. Il réclamera aussi un frein à la suradministration.

"On ne veut plus de suradministration, car aujourd'hui on passe plus de temps dans les bureaux à remplir des papiers (que sur le terrain)", dénonce-t-il.

Et troisième revendication: de la cohérence. "On ne peut pas expliquer qu'on ait des conditions de productions parmi les plus exigeantes -et c'est normal- pour fournir des produits alimentaires de qualité et signer des accords commerciaux avec la Nouvelle-Zélande (sur le lait notamment)."

L'invité du jour : Arnaud Rousseau - 05/12
L'invité du jour : Arnaud Rousseau - 05/12
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"Pour nous, c'est une question de survie"

Arnaud Rousseau dit "espérer" qu'il aura l'oreille de la Première ministre. "Pour nous, c'est une question de survie. On ne peut pas avoir le challenge de renouvellement des générations, car il va falloir renouveler la moitié des agriculteurs dans les dix prochaines années (pour compenser les départs à la retraite, NDLR), et ne pas nous donner les moyens de vivre de nos exploitations", explique-t-il.

Après l'action "bon enfant" de retournement des panneaux à l'entrée des villes, la colère des agriculteurs ira-t-elle plus loin si leurs revendications ne sont pas entendues?

"Personne n'a intérêt à voir le monde agricole s'enflammer. Pas plus la Première ministre que la FNSEA", prévient-il, assurant que "bien sûr" ses troupes bouillonnent.

"Il y a de la 'désespérance' et un besoin de réponses très concrètes, très rapidement", conclut-il.

J.A.