"Toutes les filières sont en danger": les éleveurs de porcs bretons mobilisés jeudi à Plérin

Les agriculteurs se mobilisent ce vendredi à l’appel de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs. Des actions sont prévues devant des supermarchés, des défilés devant des préfectures, des distributions de tracts, mais aussi une manifestation devant le château de Versailles...
Ils dénoncent l’accord de libre-échange avec le Mercosur, dont Bruxelles a lancé début septembre le processus de ratification. Les agriculteurs crient à la concurrence déloyale et craignent de voir déferler sur les étals français des produits sud-américains aux normes de production moins strictes.
En Bretagne, une action est prévue ce vendredi matin contre le schéma de gestion de l’eau. Plusieurs centaines d'agriculteurs sont attendues à partir de 9h à Saint-Just. D’autres actions pourraient cibler des grandes surfaces. Mais certains étaient mobilisés dès jeudi, notamment les éleveurs de cochons qui ont rendu une petite visite au marché du porc français à Plérin, dans les Côtes d’Armor.
C’est ici que beaucoup d’éleveurs vendent leurs porcs. Pour eux, c’est un symbole. Car depuis cet été, le cours est en chute libre, moins 28 centimes le kilo. Au point de mettre certaines exploitations en danger comme celle de Jean-Baptiste qui est venu dire son mécontentement.
“Il manque 15 centimes de prix de base pour subvenir aux besoins de l’entreprise. Cet hiver, il sera encore plus bas et ça n’encourage pas du tout à voir l’avenir dans cette filière”, souligne-t-il.
Une concurrence "déloyale"
Devant les éleveurs en colère, les responsables du marché détaillent les raisons de cette baisse: contexte international, taxe chinoise ou encore accord de libre-échange… Aymeric, éleveur en Ille-et-Vilaine, participe lui aussi à l’opération.
“C’est de la concurrence déloyale. C’est des produits qui rentrent en France avec des normes qui ne respectent pas du tout nos normes minimums à nous et qui arrivent à des prix défiant toute concurrence. On demande surtout qu’il y ait des clauses miroirs”, souligne-t-il.
Des problématiques qui dépassent largement la filière porcine selon Fabienne Garel, présidente de la FDSEA des Côtes d’Armor. “Le porc, la volaille, la viande bovine… Toutes les filières sont en danger. On ne peut pas continuer comme ça. Il ne peut pas y avoir des accords négociés sur notre dos”, déplore-t-elle.
Pour dénoncer cette distorsion de la concurrence, les agriculteurs ont prévu ce vendredi d’aller vérifier les étiquettes de provenance dans plusieurs supermarchés bretons.