Pourquoi le grand sommet de l'élevage de Cournon-d'Auvergne ouvre... sans vaches

Le sommet de l'élevage ouvre ses portes ce mardi à Cournon d'Auvergne dans le Puy-de-Dôme. Un sommet sans vaches cette année. En cause, l'épidémie de dermatose nodulaire qui frappe les élevages bovins.

Le sommet de l’élevage ouvre ses portes ce mardi à Cournon d'Auvergne dans le Puy-de-Dôme. 100.000 visiteurs sont attendus jusqu'à vendredi, avec cette année un nombre record d'exposants. Ils sont 1.770, originaires de 34 pays différents.

Chevaux, moutons, chèvres... C'est le plus grand rassemblement du genre en Europe. Mais il se fera cette année sans vaches ni bœufs. En cause, la dermatose nodulaire contagieuse. Depuis l'apparition de cette maladie en France fin juin, 79 foyers ont été détectés dans 47 élevages.

"Une maladie très grave"

Ce virus entraîne d'importantes pertes de production laitière, et parfois la mort d'une partie du cheptel. Des campagnes de vaccination ont été lancées dans plusieurs départements. Les vedettes du salon, Charolaises et autres Montbéliardes ne seront donc pas de la partie cette année.

Le dernier foyer de cette maladie a été détecté à Lyon mi-septembre, portant à 79, le nombre de cas total en France. Pour Benoît Delaloye, le responsable stratégie du salon, la prudence s’impose.

“La peur d’attraper cette maladie qui est quand même très grave et qui amène à abattre tout le troupeau fait que par principe de précaution, les éleveurs ont préféré ne pas venir exposer leurs animaux cette année”, indique-t-il.

Bloquées dans les alpages

Sans bovins, pas de concours, ni de vitrine pour les éleveurs. Ces derniers étaient déjà frappés par les restrictions sanitaires. Près de 4.000 bêtes sont bloquées jusqu’à la fin du mois dans les alpages, interdites de redescendre, pour éviter toute propagation de la maladie.

C’est notamment le cas des 200 vaches laitières de Jean-Paul Tutel, éleveur à Val d’Isère. Il redoute les premières chutes de neige.

“Si on les soigne comme il faut, elles ne tombent pas malades. Mais là après dans l’hiver quand il y a 1m50-2m de neige vous en faîtes quoi? On nous n’arrête pas de nous emmerder avec le bien-être animal. Mais quand on voit les décisions prises par l'administration, on ne comprend pas”, déplore-t-elle.

Il y a dix jours, une vache de l’un de ses collègues est morte après avoir glissé dans la neige.

Victor Girerd avec Guillaume Descours