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Économie

Aisne: les habitants ne veulent pas de l'implantation d'une usine de laine de roche

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L'industriel Rockwool veut installer une usine de laine de roche sur la commune de Courmelles (Aisne). Un projet qui inquiète les habitants qui craignent de voir de grandes cheminées s'implanter dans leur paysage.

A Courmelles, à côté de Soissons, dans l'Aisne, les habitants s'opposent a l'implantation d'une usine de laine de roche, de 40 hectares. Ce projet est porté par l'industriel danois, Rockwool. Le tribunal d'Amiens a jugé vendredi insuffisante l'étude d'impact de Rockwool. C'est une étude qui vise à évaluer les conséquences environnementales sur le site où elle est censée s'implanter, afin d'en limiter les effets négatifs. La justice considère que, dans son étude, l'industriel danois n'a pas analysé "les effets cumulés" de sa future usine. Rockwool doit donc fournir une étude complémentaire. Ce qui retarde la mise en route du projet.

Dans la commune, on ne veut pas de ce projet jugé trop encombrant et trop polluant. "Vous imaginez les cheminées de 50 mètres avec les fumées qui sortent?”: le paysage décrit par Nicole est encore fictif, mais la crainte bien réelle. Partout dans le village, des affiches où l'on peut lire "Non à Rockwool" ont été placardées. “On veut garder notre écrin où on vit”, ajoute Nicole.

Un risque pour la santé?

Les 2.000 habitants redoutent aussi les fumées toxiques. Maryse Vasseur, médecin généraliste, s'inquiète de la présence de perturbateurs endocriniens dans ces rejets. “Ce sont des molécules assez catastrophiques pour la santé humaine. Ça touche la fertilité et ça, c’est très important à comprendre pour comprendre la nocivité de ces produits”, assure-t-elle.

Rockwool fait valoir que la hauteur des cheminées permettra la dispersion de cette pollution, et avance la création d'une grosse centaine d'emplois sur le site. Mais pas de quoi appâter le maire de Courmelles, Arnaud Svrek.

“Avec 120 emplois, ce n’est pas la ville qui va vivre. Aujourd’hui, vous avez plus de 400 offres d’emploi qui ne trouvent pas preneur sur le bassin d’emplois du Soissonnais. Est-ce qu’on en est encore à cette situation des années 1980? Bien évidemment que non”, explique-t-il.

Il assure avoir de l’espoir: "Il faut que le bon sens triomphe".

Alfred Aurenche avec Guillaume Descours