"Altifort a trompé tout le monde" dénonce la secrétaire d'Etat à l'Economie sur RMC

Coup de tonnerre sur Ascoval: Altifort a admis jeudi ne pas disposer des financements nécessaires pour son projet de reprise de l'aciérie de Saint-Saulve (Nord) validé en décembre, suscitant colère et dépit parmi les 281 salariés qui se sentent "trahis".

"Altifort a demandé en début de semaine par écrit la résolution du plan de cession d'Ascoval", validé en décembre par la justice, "et ce afin de protéger les salariés d'Ascoval et du groupe", a indiqué Altifort dans un communiqué où il reconnaît que "les financements externes n'ont pas pu être mis en place à ce jour".

"Il a trompé tout le monde" a dénoncé sur RMC Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État à l'Économie. 

"A ce stade, le repreneur Altifort nous a indiqué qu'il ne souhaitait plus reprendre Ascoval. C'est la douche froide. On s'est battu pour la reprise d'Ascoval. Pour tout le monde, c'est la douche froide. Altifort a trompé tout le monde, des salariés aux ministères, mais aussi le tribunal de commerce et les élus locaux" a-t-elle expliqué face à Jean-Jacques Bourdin. 

"On se battra jusqu'au bout"

"On s'est vraiment battus pour les salariés, pour sortir ce dossier. On doit une solution claire aux salariés d'Ascoval, sans faire de promesse" a-t-elle indiqué, avant d'expliquer que l'Etat est déjà en "recherche d'un repreneur avec l'avantage d'un dossier déjà bouclé".

"On appellera tout le monde, on se battra jusqu'au bout" a martelé Agnès Pannier-Runacher. 

La justice avait mis fin le 19 décembre à un interminable suspense en validant la reprise par Altifort pour un montant de 152 millions d'euros, avec le sauvetage de 281 emplois à la clé. Jusqu'au coup de théâtre de jeudi.

Créé il y a quatre ans, ce groupe sidérurgique a grandi par rachat successifs. Il emploie 1.500 salariés, dont 1.370 en France, pour un chiffre d'affaires prévisionnel annoncé de 200 millions d'euros en 2018.

Xavier Allain