Après deux ans de pandémie, le secteur de l'événementiel revit
C'est le retour des anniversaires et des mariages. Des traiteurs aux photographes, les professionnels du secteur ne savent plus où donner de la tête, après deux ans de pause dues au Covid-19. Certains professionnels ont trois fois plus de demande qu'en 2019, soit avant la pandémie. Le syndicat des activités de l'événementiel parle d'une "tendance générale positive".
Une activité frénétique, que l'on a pu constater dans les cuisines de Sylvère Démoulin, un traiteur toulousain. Il a 10 salariés, 10 paires de main qui alignent des amuses bouches sur des plateaux. Beaucoup d'amuses bouches, car le carnet de commandes est plein:
"Les deux ans d'inactivité ont généré un report et ce report on le vit à plein maintenant. Avec les beaux jours, chacun y va de son congrès, de sa réception de famille, de son mariage. On refuse du travail: on est pleins jusqu'à fin août."
Le retour de la confiance
Cette frénésie s'explique parce qu'on a demandé à ce secteur de passer en quelques jours, de 0 à 100km/h. Jusqu'à la fin de l'hiver, ces professionnels étaient quasiment à l'arrêt. Laetita est tentiste à côté de Montpellier: c'est elle qui plante des chapiteaux, pour des mariages et des réceptions.
Pour elle, c'est à partir du mois de mars que son activité a commencé de ressusciter, quand "a oté les masques". A partir de ce moment-là, elle a le sentiment que "les gens ont pris confiance comme quoi les événements peuvent se tenir." Mais une confiance qui reste fragile. Elle estime que les Français ne se projettent pas sur plus de deux mois:
"On a le sentiment que sur fin mai/juin/juillet, on a une concentration d'événements pour assurer la tenue de son événément dans les meilleures conditions possibles: sans masque, sans restriction, sans jauge, sans couvre feu."
Rester sur ses gardes
Forcément, avec ces fêtes retrouvées, hôtes et convives sont ravis. Antoine, est DJ, il raconte cette belle anecdote, vécue lors du 1er mariage de sa saison il y a quelques semaines
"Un invité est venu m'apporter une flûte de champagne en me disant : 'prends ça, ça fait vraiment plaisir d'avoir du bon son et je suis sûr que ça t'as vachement manqué'. Et en prenant la flûte, j'ai trouvé ça vachement sympa."
Pour autant, chez ce disc-jockey, qui a trois fois plus de demande qu'il y a trois ans, il n'est pas question de se laisser enivrer par cette bonne passe. Il reste sur ses "gardes" au cas où si un nouveau coup dur arrive:
"On conserve notre trésorerie au maximum pour faire face à d'éventuelles nouvelles vagues. C'est une revanche mais on ne fait que reconstituer la trésorerie qu'on a perdu tous ces mois."
Concertation avec le gouvernement?
Ainsi, la préoccupation du secteur ce n'est plus cet été 2022, mais c'est de savoir s'ils pourront continuer de travailler normalement l'automne prochain. Les différents corps de métier aimeraient se réunir cet été avec le gouvernement.
Avec une demande : qu'en cas de reprise de l'épidémie, les professionnels du secteur puissent continuer de travailler. "On appelle à des réunions sereines, sans pression, des réunions de travail qui anticipent l'automne prochain pour qu'on ne vive plus jamais ça", explique Cédric Angelone, président du syndicat des activités événementielles.
"Il faut continuer ce travail, de manière différente, de fabriquer un cadre sanitaire qui peut s'adapter en cas de risque sanitaire et qui peut s'adapter autant à l'événementiel grand public qu'à l'événementiel corporate."
Autre fort inquiétude dans ce secteur, pouvoir être en capacité de rembourser le PGE, le prêt garanti par l'Etat pendant le Covid. Pour être en capacité de le faire, il va leur falloir être rentable toute l'année et pas seulement l'été.