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Économie

Au Pays basque, avec les usagers de la plus importante monnaie locale d'Europe

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Au Pays basque, on peut payer grâce à une monnaie locale l'eusko. Cette monnaie qui fonctionne en parallèle de l'euro, est acceptée dans 153 communes de la région.

Pas besoin de quitter la zone euro pour payer dans une autre monnaire. Au Pays Basque, l'eusko, une monnaie locale en circulation dans 153 communes de la région veut promouvoir l'économie locale et la culture basque.

Debout au comptoir, Peio prend son café après le travail. Un café qu'il peut payer en eusko. Depuis sa création en 2013, cet homme originaire de St Jean de Luz essaie d’utiliser au maximum l’eusko: "On utilise dans notre foyer avec ma femme et mes 3 filles. On dépense environ 300 euskos par mois".

Un euro pour un eusko

Le change est simple: un euro est égal à un eusko, qu’on peut ensuite utiliser dans les 920 commerces qui l’encaissent. Euskal Moneta, l'association qui gère l'eusko, reverse chaque euro récolté dans le financement de projets écologiques ou paysans ainsi que dans des associations ou des collectivités locales. Pour le gérant du torréfacteur Deuza, Peio Elgorriaga, c’est le meilleur moyen de favoriser l’économie locale à l’échelle du pays basque.

"L’idée c’est de réinjecter les euskos que l’on reçoit chez les commerçants et les artisans du coin : les achats à la boucherie, à la pharmacie ou dans les bars du coin", précise-t-il.

Avec un million d’euskos en circulation, dont 600.000 en version numérique, c’est aujourd’hui la première monnaie locale d’Europe. Mais son co-fondateur, Dante Edme-Sanjurjo, compte aller plus loin en touchant aussi les touristes.

Une pénalité en cas de conversion euskos-euros

"C’est important pour nous que tout le monde participe. C’est une sorte de tourisme participatif : on est en vacances, on passe du bon temps, mais on participe à ce qu’il se passe sur le territoire, on participe à développer la vie économique, la culture. C’est une façon de faire du tourisme intelligent en fait", explique-t-il.

Une fois qu’on a des euskos, il vaut mieux les dépenser sur place : car ceux qui veulent récupérer des euros devront payer une pénalité de 5% sur la somme rendue.

Camille Schmitt (avec G.D.)