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Baisse du budget de la politique de la ville: "La situation peut se dégrader rapidement dans les quartiers"

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Un décret pris le 20 juillet détaille les réductions d'enveloppes des différents ministères. Il prévoit une coupe de 11% dans le budget de la politique de la ville.

Le budget de la politique de la ville devrait être amputé de 46,5 millions d'euros, soit 11% de son budget total. La nouvelle fait déjà grincer des dents. Car le but de cette enveloppe est d'améliorer les conditions de vie des habitants, en finançant un grand nombre de dispositifs d’accompagnement, notamment dans les quartiers les plus pauvres de France.

Pour Gilles Leproust, maire d'Allonnes dans la Sarthe et secrétaire général de l'association Ville et Banlieue, ce coup de rabot met en péril le lien social dans les banlieues.

"On est inquiet parce qu'il s'agit de la politique de la ville pour permettre de mener des actions en terme de culture, d'éducation, de combat contre la radicalisation, des projets d'associations. Ce sont des hommes et des femmes qui passent beaucoup de temps dans les quartiers prioritaires à apporter un plus à la vie de leurs concitoyens, qui jouent un rôle déterminant de lien social. Si les réductions se confirment, ce serait préjudiciable pour le travail dans nos quartiers, notamment le fait de vouloir faire vivre la République dans tous nos quartiers, c'est ça qui est en cause et c'est particulièrement inacceptable", juge-t-il.

"Un effet domino"

Valérie Létard, sénatrice UDI du Nord et co-rapporteure de la mission de contrôle de la loi Lamy sur la politique de la ville estime que la réduction de ces crédits pourrait considérablement freiner le développement des quartiers sensibles et de ses habitants:

"Ces 46 millions visent à accompagner tout ce qui touche à l'emploi, la formation, l'éducation. Dans les quartiers en difficulté, si on abandonne les financements, la situation peut se dégrader à toute vitesse. Et cet investissement, il faut le maintenir parce que c'est créer les conditions pour que les habitants de ces quartiers puissent repartir du bon pied. Ces crédits-là sont bien ceux qu'il ne faut pas supprimer parce qu'il y aura un effet domino et que vous préparez des difficultés qui amèneront des dépenses bien plus importantes".

L'enveloppe allouée au budget de la politique de la ville concerne 435 contrats de ville sur 1514 quartiers parmi les plus pauvres de France où habitent 5,5 millions de personnes.

Jean-Baptiste Bourgeon (avec P.B.)